Y A T IL VRAIMENT UN BLOCUS CONTRE GAZA ?
Depuis quelques jours, on annonce le nouveau feuilleton de l’été. Après l’interminable feuilleton à rebondissements de DSK chez les Américains, voici un plat réchauffé que l’on veut nous servir chaque matin et chaque soir aux nouvelles : une poignée de navires , bloqués en Grèce, tentent de forcer un blocus imaginaire de Gaza : voici une ville qui faisait partie dans l’Antiquité biblique de la fameuse pentapole méditerranéenne (avec Ekron, Askelon, Ashdod, Gath, Gaza) et qui fait encore parler d’elle, pas toujours dans de bonnes conditions…
Les activistes qui veulent forcer ce blocus imaginaire savent bien qu’il n y a aucune catastrophe humanitaire sur place, que les gens y sont bien nourris et pourraient même vivre dans de bien meilleures conditions si le groupe terroriste du Hamas cessait d’importer des armes, de bombarder les localités voisines d’Israël… De toutes façons, l’Egypte a ouvert le point de passage de Rafah d’où toutes les marchandises peuvent passer, excepté les armes car les Egyptiens se méfient du Hamas en lequel ils voient une variante palestinienne des Frères musulmans qu’ils combattent depuis l’époque de Nasser…
Comme la flottille est bloquée par un gouvernement grec conscient de ses responsabilités, les activistes espèrent arriver en Israël par la voie des airs. Les compagnies aériennes, craignant pour la sécurité des vols, refuse de les embraquer. En fait, que manque-t-il à Gaza à part de la bonne volonté et de la sérénité ? On ne peut décemment pas laisser un groupe terroriste menacer impunément la paix et la sécurité de toute une région… Nous pensions pourtant que le Hamas s’était entendu avec son frère ennemi le Fatah. Cela aurait arrangé les choses puisque ce dernier mouvement a reconnu l’Etat d’Israël… Eh bien, non, c’était une illusion d’optique !
Les activistes qui se démènent pour forcer un blocus qui ne vise que l’importation d’armes devraient se mobiliser pour la paix, la libération de Gilad Schalit et l’arrêt de toutes les hostilités dans la région. Ils devraient aussi s’inspirer de l’exemple turc qui, après avoir été en pointe dans la précédente flottille, se tient prudemment à l’écart et réchauffe ses relations avec l’allié d’hier, mais le tout fort discrètement.
Ce qui manque le plus dans ce Proche Orient arabe, c’est la sagesse. Peut-être aussi un peu de lucidité. Et plus généralement, de l’humanisme, une religion éclairée par la philosophie : toutes choses que possédaient ces gens au Moyen Age. Le problème est que les Lumières ne sont plus revenues depuis le Moyen Âge…