ISRAËL EST-IL MENACE PAR L’INTEGRISME RELIGIEUX ?
C’est la question que l’on est en droit de se poser après la lecture d’un petit article du journal Le Monde sur l’équipée folle de deux rabbins orthodoxes Dov Lior et Yaacob Yossef, brièvement interrogés par la police israélienne et aussitôt remise en liberté. Des journalistes de gauche se sont alors posé la question suivante : et si les Arabes n’étaient pas les seuls à être victimes de l’intégrisme ?
En fait, l’intégrisme juif est certes condamnable mais n’est pas, comme on dit en philosophie, d’intention première, c’est-à-dire qu’il n’est pas une conséquence, une déduction logique d’une doctrine reconnue, en l’occurrence du judaïsme rabbinique. Pour s’en convaincre il suffit de s’en référer aux sources juives anciennes qui renseignent généralement mieux que les articles un rapides de journalistes sommairement informés. Depuis l’exégèse talmudico-midrashique de la création à la remise des Tables de l’alliance, on perçoit le net souci de la tradition juive de ne pas nourrir une idéologie ségrégationniste pouvant donner à de l’intolérance ou, pire, de l’intégrisme. Lorsqu’on commente la création d’Adam, les érudits des Ecritures expliquent que D- tout puissant n’a voulu qu’un seul homme, origine unique de l’humanité. Mais pour quelle raison ? Pour que nul ne puisse prétendre descendre d’un Adam numéro 1 alors que d’autres seraient issus d’un Adam numéro 18 ou 39 !
Concernant la remise de la Tora ou des Tables de la Loi, on souligne bien que la remise s’est faite en plein désert qui n’appartient à personne en propre, donc accessible à tous et que tout un chacun aurait pu en bénéficier. Mais pour recevoir cette loi, il faut d’abord être accord avec les principes qu’elle pose.
Conclusion : une religion qui s’interroge sur les motifs ayant poussé D- à la distinguer d’une grâce particulière n’a pas, dans ses gènes, les graines de l’intégrisme. En revanche, la haine vouée à Israël depuis sa réinstallation sur la terre ancestrale peut bien avoir donné naissance à de l’intégrisme qui n’est alors qu’un sous produit du rejet initié par des voisins intransigeants.
Comment voulez vous que des personnalités religieuses d’un pays dont ses voisins cherchent la disparition depuis des décennies ne se laissent pas aller parfois à des comportements ou des attitudes condamnables ?