L’attentat d’hier contre Israël : un tournant dans les relations avec l’Egypte ?
Toute la nuit la télévision et les radios n’ont pas cessé de parler de cet attentat qui aurait pu être bien plus grave si les terroristes avaient pu réaliser leur plan initial qui était de se faire exploser au milieu de nombreux passants, et surtout de touristes. Il semble aussi que l’attaque était destinée à enlever de nouveau un soldat car le bus attaqué transportait un certain nombre de jeunes soldats effectuant leur service militaire.
Tout le monde revient ici sur la chute du raïs égyptien Moubarak car ce fait marquant a dégarni la frontière sud et a laissé la voie libre aux groupes d’al-Quaida qui envisagent de créer dans l’espace du Sinaï un émirat islamique. On ne sait toujours rien de la décision des généraux égyptiens qui dont constaté la détérioration de la situation sécuritaire dans le Sinaï après que le commissariat de police d’El-Arich a été attaqué par une centaine d’hommes armés et masqués. Les policiers ont été tués par les assaillants.
Le modus operandi d’hier est nouveau et constitue un tournant, probablement. Comment de faux soldats égyptiens ont-ils pu ouvrir le feu sur le bus israélien alors qu’ils se trouvaient du côté égyptien, sous le regrad d’un poste de l’armée ? Les soldats égyptiens n’ont réagi qu’après, tuant deux assaillants. Mais aujourd’hui, les Israéliens sont persuadés que le groupe d’assaillants comprenant au moins vingt personnes et qu’une partie a réussi a s’évaporer dans la nature du côté égyptiens tandis que certains éléments peuvent se trouver encore en Israël. D’où les battues organisées par l’armée d’Israël durant toute la nuit.
Des voix commencement à évoquer l’implication du Hezbollah libanais qui a voulu créer une diversion par rapport aux événements de Syrie. On se souvient que les Iraniens avaient agi de même lorsque les deux soldats israéliens avaient blessés et enlevés au Liban. Cela avait provoqué une violente confrontation, desserrant l’étau autour du programme nucléaire iranien.. Aujourd’hui, tout le monde reconnaît que cette opération du Hezbollah n’avait rien de fortuit et escomptait une escalade, déplaçant le centre de gravité de l’Iran vers la frontière israélo-libanaise.
Cette fois ci il n’est pas certain qu’Israël fera preuve de retenue. Durant la nuit l’armée de l’air est intervenue et il y a fort à parier que cela ne s’arrêtera pas là.
Au plan politique, l’attaque a voulu porter atteinte au traité de paix avec l’Egypte et au processus de paix en général. Il faut espérer qu’il n y aura pas d’embrasement général. Le discours du premier ministre Benjamin Netanyahou hier soir était plutôt menaçant.
On ne peut pas avancer rationnellement dans cette région ; même lorsque les négociations avancent, nul n’est à l’abri d’un énorme attentat qui ramène à la case de départ..