Retour de vacances…
Chaque année, c’est la même question qui se pose à l’issue de ce qu’il faut bien nommer la grande transhumance de l’été. C’est le retour de la marée bronzée, disait l’un de mes anciens éditeurs, grand moine dominicain devant l’Eternel. Il faisait allusion à tous ces visages bronzés s’abattant sur Paris et Genève dès les premiers jours de septembre et rivalisant d’accès plus ou moins direct au soleil.
Comment comprendre cette logique ? Nous vivons près de dix mois sur douze dans des lieux qui ne nous enchantent pas au plan climatique. Il pleut, le ciel bas est constamment gris, la pollution nous asphyxie, il nous faut, pour la plupart, près d’une heure, voire plus, pour accéder au lieu de travail et pourtant d’une année à l’autre, nous persévérons dans le même travers : attendre le prochain moment d’évasion…
Et lorsque nous pouvons enfin nous évader pendant quelques semaines, nous vivons totalement différemment.
Question : pourquoi ne pas faire cela toute l’année, pourquoi ne pas aménager notre vie autrement ? L’impératif économique, la nécessité de gagner a vie non point selon nos propres considérations, mais en prenant ce que l’on nous donne ou ce que l’on trouve…
Dans une université de l’est de France où j’eus l’honneur de servir, il y avait un dentiste et son épouse qui venaient à mes conférences et qui, par la suite, sont devenus des amis. Ce couple quittait l’est de la France de novembre à la mi janvier pour passer le gros de l’hiver dans les îles, à plus de 10.000 km de Paris et de Genève. Quand ils revenaient, ils avaient dix ans de moins..
Mais voilà, ils étaient à la retraite.
Alors, s’il faut attendre l’âge de la retraite pour vivre, ce n’est pas une vie….