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François Hollande, l’homme du rassemblement

François Hollande, l’homme du rassemblement

 

Quand on a suivi jusqu’au bout l’émission de Jean-Jacques Bourdin de ce matin, avec comme invité, François Hollande, on repart avec l’impression que ce candidat a su transcender les clivages et les limites du parti socialiste et qu’il aspire sincèrement à diriger tout un pays, sans exclusive ni préjugés. Si j’ai bien compris, tout en appliquant le projet du parti dont il est issu, il saura le faire évoluer en faisant droit aux aspirations générales du peuple de France et non plus, seulement à celles du peuple de gauche. On est loin de la phrase malheureuse, je n’aime pas les riches ! Tant d’eau a coulé sous les ponts et l’homme a appris que tout ‘est pas blanc d’un côté, ni noir de l’autre. C’est ce que chacun perçoit, contrairement à sa concurrente qui donne d’elle une image plus restrictive, voire plus agressive. Un peu la dame des trente-cinq heures.

François Hollande, un homme qui rassemble : certains signes ne trompent pas. Les ralliements, au sens noble du terme, de Manuel Valls, l’apport touchant et émouvant des voix de Ségolène Royal qui a su se dépasser et envisager sereinement l’avenir, et surtout le refus digne, opposé par le candidat aux prétentions de M. Montebourg qui a cru pouvoir peser… tous ces signes ne trompent pas. Et par dessus tout, cette seigneurie de soi-même qui conduit François Hollande à garder son calme, à tenir en place, sans s’emporter. Le philosophe allemand Hegel appelait cela la patience du concept… Et vous verrez, dimanche soir, l’avocat de Bourgogne cherchera par tous les moyens à se rapprocher de l’heureux élu afin de négocier un éventuel maroquin. Il agira envers lui comme il le fit jadis pour Ségolène l’invitant à la fête de la rose afin de se faire bien voir…

Mais quand on considère l’avalanche des petites phrases de Martine Aubry on doute raisonnablement de sa volonté de réunir toute la gauche ou simplement le parti socialiste autour du nouvel élu, surtout si ce n’est pas elle qui l’emporte. Or, à moins que tout ne trompe, comme on dit en allemand, c’est François Hollande qui semble avoir toutes ses chances. C’est bien lui qui va l’emporter dimanche. Il n’existe, face à lui, ni réserve de voix ni d’arguments, de nature à faire pencher la balance dans une autre direction.

Ce qui m’ frappé dans l’approche de François Hollande que je percevais autrement, précédemment,, c’est son aptitude à la nouveauté. Premier secrétaire du PS, l’homme était radicalement différent, plus occupé à se maintenir, à gérer des cas individuels, des ambitions personnelles contradictoires, qu’à élaborer une vision, un projet pour l’avenir. Aujourd’hui, depuis qu’il a quitté la direction du PS, c’est chose faite : et il va gagner.

Gagnera-t-il face à Nicolas Sarkozy ? C’est une autre affaire. Mais il est évident q’il a le vent en poupe, même chez les électeurs du centre, y compris chez quelques partisans, les plus socialisants, de l’UMP. Nicolas Sarkozy devra changer de style. On sent des frémissements inquiétants dans son camp… Au fond, le meilleur mode de gouvernement, c’est le pluralisme. Tout le problème est alors d’éviter la paralysie. C’est peut-être le pari que François Hollande a gagné. Pour le reste, il convient d’attendre et de maintenir le cap.

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