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La Turquie de Monsieur T. Erdogan

La Turquie de Monsieur T. Erdogan

 

En d’autres temps, on aurait même pu parler de provocation. Tant l’actuel Premier Ministre turc ne recule devant rien pour faire parler de lui et surtout pour s’imposer comme le leader incontesté d’un monde arabe qu’il cherche à satelliser en en faisant un monde islamique, ce qui supprimerait la dernière différence qui le sépare de ce même monde dont il rêve de prendre la tête.

On avait déjà relevé ici et là cette étrangeté de voir un Turc prendre la parole devant la Ligue arabe au Caire : Et pour faire quoi ? Bien entendu pour pincer les cordes les plus sensibles du nationalisme arabe en évoquant en termes virulents la Palestine. Et à dénigrer son allié d’hier, Israël. Mais M. Erdogan semble ne pas voir que les Arabes n’ont pas gardé le meilleur souvenir de la domination ottomane au XIXe siècle. Et notamment dans le territoire de l’actuel Etat d’Israël : incurie, laissez aller, corruption de l’administration, absence de corps judiciaire, pas de cadastre, etc…

Dans sa volonté de satelliser les Arabes, la Turquie de M. Erdogan a un rival de poids, l’Iran des Mollahs. Mais les deux prétendants ont le même fonds de commerce : la rhétorique anti-israélienne. Or, les Turcs sont bien placés pour avoir qu’Israël ne disparaîtra jamais. Enfin, il y a dans ces réactions cutanées un dissentiment provoqué par le rejet de la part de l’Europe. Mais comment admettre un tel pays lorsque son gouvernement accorde son indulgen,ce et sa reconnaissance à un mouvement terroriste, dénoncé comme tel par l’UE ? Et qui, de surcroît, occupe un autre pays de l’UE, Chypre…

Et aujourd’hui, considérant que cela ne suffisait pas, le même homme en vient à courtiser le Hamas, mouvement reconnu comme une organisation terroriste. C’est probablement le pas de trop, le Premier Ministre devrait se méfier du vibrionnisme et tenter de s’inspirer de la sérénité et de la diplomatie de son président, M. Abdullah Gûll…

Il est évident que l’homme traverse une phase d’agitation aigüe : après les attaques violentes contre Israël, il s’en est pris à son allié d’un jour, Bachar el Assad, qu’il voue aux gémonies après l’avoir porté aux nues… Depuis peu, il entendait dicter à la France sa conduite en raison du vote d’une loi reconnaissant comme une faute la négation de tout génocide. Mais le chapitre n’est pas encore clos.

On se demande comment réagissent certains secteurs de l’opinion et de l’Etat turcs : par exemple, ce que pense l’armée, formée aux valeurs kemalistes de laïcité et de séparation de l’église et de l’état. Et on ne parle même pas de la réaction des USA qui commencent à penser qu’il en fait vraiment trop…

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