Un nouveau Premier Ministre pour la France ? Grave erreur…
Rentré d’une longue semaine de repos en Normandie, je reprends un à un les exemplaires du journal Le Monde que je n’ai pas pu lire durant le temps écoulé et mon regard tombe sur une tribune libre de Lionel Stoléru, ancien secrétaire d’Etat à la formation professionnelle de Valéry Giscard d’Estaing qui recommande de changer de Premier Ministre (Le Monde daté du 30 décembre, page 19)
Franchement, je ne crois pas que ce soit une bonne idée et l’auteur se sent lui-même tenu de rappeler quelques solides qualités de François Fillon qui ont d’ailleurs soutenu –et largement justifié- son exceptionnelle longévité à Matignon. Mais dans l’énoncé des motifs, censés justifier un tel changement de pied, l’auteur de l’article souligne, je ne le cite qu’en substance, le peu d’autonomie dont dispose l’hôte de Matignon, vis-à-vis de l’Elysée. L’hôte de l’Elysée se voit lui aussi reprocher de ne pas être bien entouré… Soit.
Mais qui nous garantit qu’un éventuel successeur de M. François Fillon disposera, quant à lui, d’une plus grande liberté de manœuvre, qu’il sera plus écouté et plus suivi ? Au premier coup d’œil, l’observateur attentif (et M. Stoléru en est évidemment un) découvre que ce n’est pas un problème d’homme, mais de système, la présidence de la République étant la clef de voûte de nos institutions… Vous voyez ce que je veux dire : il faut un exécutif fort mais il doit être aussi plus équilibré et les pouvoirs mieux répartis.
Mais M. Stoléru ne s’arrête pas là. Ayant dessiné ce qui lui paraît être le profil idéal du nouveau Premier Ministre, il jette son dévolu son le caractère et le style d’un Raymond Barre (éminent chef de gouvernement de VGE) et va jusqu’à donner des noms de candidats putatifs dont celui de M. Jean-Claude Trichet… Comme si le président de la République qui a souvent critiqué en termes assez forts la politique de la BCE allait confier les rênes de son gouvernement à l’ancien président de cette institution européenne… M. Stoléru nous avait habitués à des regards plus profonds et plus fouillés.
Je n’ai encore jamais eu l’honneur de rencontrer M. François Fillon, mais je connais un peu son entourage immédiat. Je puis donc dire et redire que jamais on ne trouvera un homme aussi compétent, ni aussi fidèle, ni aussi loyal que lui.
Changer d’attelage au milieu du gué alors que le Président ne compte se déclarer candidat à sa propre succession que dans plusieurs semaines serait un geste inconsidéré.
Et l’intelligence politique nous dit qu’il ne le fera pas.
François Fillon est très bien à son poste.