La Syrie aujourd’hui, après les massacres…
Les amis de la Syrie de Bachar ont réussi à imposer leur point de vue : en l’occurrence, le Liban, l’Algérie et l’Irak, ont empêché la Ligue Arabe de condamner le régime syrien qui tue et continue de tuer ses citoyens. Pourtant, chacun sait que les mois ou les semaines de ce régime sont comptés. Il ne pourra plus se maintenir à l’intérieur, en raison des massacres, et à l’extérieur il n’a plus de soutien, car même le Liban, l’Irak, l‘Iran et l’Algérie qui continuent de l’assister, sont eux mêmes menacés par la vague de contestation frappant les pays arabes depuis près d’un an…
Ce qui est fort dangereux pour le régime actuel, c’est que le chef de l’armée syrienne libre a publiquement appelé à l’internationalisation, ce qui signifie en clair la saisine de l’ONU et l’intervention d’armées étrangères. On s’y achemine lentement. Déjà, les puissances hosties à la Syrie parlent de s’en référer à l’ONU afin de bénéficier de ses conseils éclairés en matière de protection des droits de l’homme et des minorités opprimées. Par ailleurs, la Russie semble prendre ses distances et serait en quête d’un général syrien apte à prendre la relève et à permettre à Bachar et à ses affidés de quitter le pays. On parle même d’offre d’asile… Reste la Chine qui ne pourra pas faire cavalier seul bien longtemps. La Russie qui connaît bien l’armée syrienne détient quelques cartes majeures et pourrait faire discrètement pencher la balance.
Mais que se passera-t-il après ? Le Proche Orient connaîtra encore une vague de troubles et de conflits. L’Irak va encore connaître des troubles interethniques et les USA l’ont opportunément quitté par ne pas y être mêlés. L’Iran joue un jeu dangereux et les Sunnites voudront prendre leur autonomie, quant aux Kurdes, cela fait longtemps qu’ils jouissent d’une large autonomie, assurent leur propre sécurité et ne veulent pas livrer leur Vice Président, El Hachemi à la justice de M. Nouri el Maliki…
Un récent éditorial du journal Le Monde livrait une analyse du chaos apocalyptique qui nous attend au Proche Orient : une Syrie en déliquescence, un Irak en voie de démembrement, une Egypte qui ne se remet pas de l’après-Moubarak, un Liban dominé par le Hezbollah et un Iran condamné à l’aventurisme et à la fuite en avant…
Dans tout ce spectacle affligeant, seul Israël demeure une valeur sûre et démocratique. Il y a quelques leçons à en tirer si l’on s’avise enfin de voir les choses calmement et lucidement. Cela arrivera-t--il un jour ?