Comment la Syrie de Bachar manipule et oriente les observateurs de la ligue arabe…
Dans un article paru en page intérieure du journal Le Monde daté d’hier, et repris d’ailleurs longuement dans la revue de presse de Al-Arabiya, hier samedi, on pouvait lire des détails effarants sur le comportement des autorités syriennes et aussi les agissements du général soudanais, chef de la mission des observateurs en Syrie.
L’article tourne autour du cas de l’observateur algérien, ancien officier de l’armée, reconverti dans le journalisme, l’un des deux seuls observateurs qui ne dépendent d’aucun gouvernement ni d’aucune administration.
Son témoignage est désastreux pour les autorités syriennes et contredit frontalement les déclarations et probablement aussi les conclusions du général soudanais, chargé de remettre un rapport à son autorité de tutelle, la Ligue Arabe.
L’observateur algérien parle de micros et de caméras installés dans les chambres d’hôtel des observateurs. Il a même vu des photos de lui-même, alors qu’il prenait une douche. Les services syriens font circuler dans les couloirs de l’ établissement des femmes, des prostituées probablement, afin de faire chanter les observateurs et les tenir.
Leurs téléphones portables et leurs fax sont surveillés. Les observateurs n’ont pas pu se déplacer librement et sont fortement encadrés. Lorsque l’Algérien a publiquement manifesté son opposition, il fut la cible de tirs, alors que son véhicule roulait vers Damas. Mais quelques heures plus tard, il se retrouvait à Doha, sur la plateau d’Al-Djazira où il a pu raconter son histoire.
Malheureusement, la Ligue arabe va prolonger la mission de ses observateurs en Syrie en en doublant le nombre. Ce n’est pas bien, ce n’est pas moral car depuis l’arrivée de ces observateurs, il y a eu environ 600 tués, selon les membres de l’opposition…
En outre, l’Iran et l’Irak envoient armes et munitions ainsi que de l’argent aux autorités syriennes. Dans ce cas, on s’oriente vers un scénario à l’iranienne : museler par tous les moyens l’opposition démocratique qui, désarmée, ne peut compter que sur elle-même. Et compter ses morts.