Le duel François Hollande / Alain Juppé
Il est probablement encore difficile de départager les deux débatteurs d’hier soir, mais on peut livrer un première appréciation, susceptible d’évoluer au fur et à mesure des réactions émanant des commentateurs spécialisés.
Il semble que François Hollande maintienne son statut provisoire de candidat favori dans l’opinion, dû au seul fait que Nicolas Sarkozy laisse encore pour quelques semaines le champ libre à son adversaire, car il veut présider le pays encore, purement et simplement.
Cependant, le chiffrage du programme socialiste et les vigoureuses réparties d’Alain Juppé ont tout de même placé son adversaire sur la défensive. On déplore un grand absent dans le programme économique du candidat du PS, c’est la croissance, les recettes pour la faire renaître et après, la stimuler et la fortifier.
Toutes les dépenses, et D- sait qu’il y en a, seraient, en cas de victoire de Fr. Hollande, financées par des ponctions, des redéploiements et des réaffectations. Pourquoi une telle méthode ? est-ce une attitude générale dictée par le réalisme, l’argent manquant de toutes parts, ou est-ce simplement une vieille habitude socialiste consistant à faire du social à tour de bras afin de glaner des suffrages ?
Comment peut-on espérer relever, redresser la France en taxant toujours plus ce que l’on nomme les riches, en fermant des niches fiscales, en supprimant la défiscalisation, en instaurant des taux d’imposition à la carte, etc… ?
On n’est plus en 1981. Cette époque là ressemble à un âge néolithique où l’interventionnisme, le dirigisme économique étaient de mise, avec un Parti Communiste surpuissant et sa courroie de transmission, la CGT, une redoutable centrale syndicale, déclenchant des grèves plus vite que la foudre…
Il est vrai que la société française souffre de plus en plus, et à des degrés divers, mais toujours réellement. Il est vrai qu’on aurait pu avoir d’autres mesures, mais il ne faut pas tout charger sur le dos d’un seul homme qui avait commencé son quinquennat sous le signe de «travailler plus pour gagner plus»… La crise mondiale en a décidé autrement.
Mais les deux courbes des intentions de vote ne vont pas tarder à se rapprocher et peut-être même à s’inverser. La France de 2012 doit faire face à des défis d’une autre dimension. Il faut des recettes nouvelles.