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Fiscalité et nationalité : les exilés fiscaux de France

Fiscalité et nationalité : les exilés fiscaux de France
Depuis qu’on ne parle plus d’abattage riteul, on s’est mis en quête d’un nouveau thème retenant apparemment l’attention des foules, la réforme fiscale et la chasse à la fraude ou à l’évasion de ce même type… Et dans ce cas précis, c’est François Hollande qui a tiré le premier en parlant assez confusément, il faut bien le dire, de taxer à 75% les revenus et salaires dépassant le million d’Euro par an… Devant le ollé suscité par cette déclaration, le candidat socialiste a dû rectifier le tir et préciser que ne serait concernée par cette imposition que la part dépassant le million et non l’ensemble.

Pour se départir de l’image –fausse- que l’(on cherche à donner de lui, Nicolas Sarkozy a aussitôt contre attaqué en disant qu’il exigera l’impôt dû par les exilés fiscaux volontaires (ceux des contribuables qui ont quitté la France pour ne pas plus payer leur quote-part à la collectivité), exception faite des expatriés qui disposeront, eux, de contrats de travail en bonne et due forme.

Dans les deux cas, on se demande où sont passés les vrais problèmes, les vraies questions. Et D- sait qu’il y en a ! Alors pourquoi cette indigence dans les propositions ?

La réponse tient à la conjoncture socio-économique : il n’y a plus d’argent, la croissance est atone et personne ne songe plus à relancer l’économie par la production, donc tout le monde se rabat sur la fiscalité afin que les inégalités qui se creusent ne suscitent pas trop de troubles ni de renversements dans l’opinion publique.

Au plna philosophique, la question qui se pose revient évidemment sur l’indigence de la politique en tant matière et en tant que science. Depuis Platon et Aristote, on sait que les dirigeants ne sont plus des philosophes-hommes d’Etat. Au cours du Moyen Age, on y avait même ajouté le nom du prophète afin de ne pas laisser en dehors de la cité les préoccupations religieuses. Aujourd’hui, c’est la préoccupation sociale qui prime sur tout le reste. Attention, je ne fais pas peu de cas de la solidarité entre les classes sociales, cependant je crois qu’il est dangereux de confondre égalité et égalitarisme.

Ceux qui travaillent plus que nous, prennent plus de risque que nous, dorment moins la nuit que nous et prennent moins de vacances que nous, comment leur reprocher de jouir du fruit de leur travail ou de leur intelligence ? En France, me disait récemment l’ambassadeur à Paris d’une importante puissance, on n’aime pas la réussite, on jalouse ceux qui réussissent. Du coup, ces personnes s’exilent pour payer moins d’impôts et parce qu’ils se sentent mal aimés.

Si, d’aventure, un gouvernement, quel qu’il soit, venait à renégocier les conventions fiscales avec la Suisse, l’Angleterre  et la Belgique, eh bien ces mêmes exilés partiront bien plus loin.

Il ne faut pas déshabiller Paul pour habiller Pierre. Les socialistes ont toujours pensé que pour donner à ceux qui n’ont pas, il fallait prendre à ceux qui ont. C’est à la fois juste et faux car si la fonction redistributrice de l’impôt est bienvenue, les gens se rebiffent quand cela devient confiscatoire…

Mais que personne ne s’inquiète ! Une fois l’élection faite, l’heureux élu, quel qu’il soit, oubliera tout cela. L’effervescence n’aura duré que le temps d’une campagne…

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