Il y a cinquante ans prenait fin la guerre d’Algérie
Depuis quelques jours, la télévision française offre d’excellents documentaires et des débats de qualité sur la guerre d’Algérie. Un demi siècle s’est écoulé et pourtant ce passé ne passe toujours pas. Dans le sud de la France se trouvent encore des centaines milliers de rapatriés dont les racines sont restées de l’autre côté de la Méditerranée, des hommes et des femmes qui ne se sont pas remis de ce déchirement et qui ressentent leur départ d’Algérie comme un douloureux déracinement. Je me souviens de Jacques Soustelle que j’ai bien connu vers la fin de sa vie. Il m’avait parlé de son livre intitulé Aimée et souffrante Algérie…
Aujourd’hui, les problèmes sont devenus plus aigus et ont changé de nature. Les relations entre la France et son ancienne colonie, celle où l’on est resté le plus longtemps, sont toujours aussi passionnelles. Bien pires qu’un divorce. On sent chez certains la volonté de vomir ce passé colonial mais aussi une contrainte forgée par près d’un siècle et demi d’vie commune, ou presque. Tant d’Algériens vivent en France et tant d’autres souhaiteraient obtenir des visas pour y venir.
Or, situation économique de l’Europe et de la France en particulier interdisent à de tels espoirs d’exister. On parle de plus en plus de réduire de manière drastique la venue d’étrangers en France. Et l’on peut admettre que certains trouvent cette mesure injuste. Mais c’est un aspect collatéral, ce qui paraît incompréhensible, c’est la haine qui ne s’est toujours pas apaisée. Le serait-elle un jour ?
Les liens tissés par l’Histoire ne sont faciles à défaire. L’Algérie est un pays arabe qui évolue dans une orbite qui n’est pas celle de la France. Cette dernière a tendance à se replier sur elle-même et à définir de manière plus stricte son identité nationale. Ce qui peut choquer celles et ceux qui rêvent de revenir vers elle. La décolonisation n’a pas réglé tous les problèmes. Même, et surtout, dans le cas de l’Algérie, pays riche mais dont les habitants ne vivent que mieux.
J’ignore si l’union pour la Méditerranée sera d’un quelconque secours pour favoriser un rapprochement. Un demi siècle, déjà, c’est fou !