Mais qui sont ces adolescents qui tuent froidement leur camarade ?
D’aucuns s’étonneront qu’un philosophe se pencher sur un fait divers particulièrement crapuleux : trois ou quatre adolescents exécutent froidement de deux balles de 22 long rifle un de leur camarade, susceptible de les dénoncer pour un cambriolage… Et après l’avoir froidement exécuté, l’un d’entre eux entreprend de brûler le cadavre… Et cela s’est passé en France, dans le département de la Seine maritime !
Comment est ce concevable ? Qui est responsable ? La violence au sein de la société, les réseaux sociaux (twitter, Facebook, etc), en gros l’internet ? Ou la télévision avec ses films où la violence règne de manière absolue et où les scenarii de films sont à déconseiller, surtout à un public d’enfants ?
Je ne sais. Beaucoup de parents de tous les milieux laissent, par nécessité, leurs enfants seuls à la maison, et ces derniers se gèrent tant mal que bien, en quête d’une présence, d’un soutien ou de conseils. Et il n y a personne pour leur en donner. Mais tout de même que des moins de vingt aient autant de sang froid pour exécuter sans ciller un de leurs anciens camarades, c’est du jamais vu.
Dans ces colonnes, j’ai toujours défendu la nécessité, impérieuse, vitale, de réintroduire un minimum d’éducation civique dans toutes les écoles, laïques ou privées. Depuis la désacralisation de tous les gestes de l’existence, la vie, en elle-même, est devenue une quantité négligeable.
C’est un échec flagrant et grave de nos sociétés. Il est vrai qu’il suffit d’écouter un petit instant la télévision ou la radio pour entendre que tant de gens ont été tués en Syrie, que l’Europe du sud voit grossir ses flots de chômeurs, que les pays arabes s’enrichirent, qu’un islamiste a tué des enfants, bref, des nouvelles récurrentes et peu réjouissantes.
Que faire ? Je ne sais mais je sais seulement qu’il faut réagir car en Seine maritime, la semaine dernière, la frontière de l’horreur a été franchie.