Les massacres en Syrie et l’inertie de l’ONU
L’ONU se conduit en Syrie d’une manière fort étrange. En demandant un cessez le feu pour le 15 avril afin de laisser à Bachar le temps de faire sortir ses chars et son artillerie des villes et des villages en guerre contre lui, l’ONU accorde au tyran un permis de tuer les populations civiles jusqu’à cette date.
Or, à quoi assistons nous depuis quelques jours ? A une incroyable recrudescence de la répression qui a fait, rien que pour la journée d’hier, environ 133 morts, sans même compter les blessés. C’est du jamais vu. L’ONU aurait dû exiger un cessez le feu immédiat. Elle ne l’a pas fait et Marx avait eu raison de dire que les Etats sont des monstres froids…
En tout état de cause, Bachar ne fera pas cesser sa terrible répression. Chacun le sait. Alors pourquoi ces simagrées ? Pour se donner l’impression d’agir et de peser sur les choses, alors que la seule chose dont on soit certain, c’est que le peuple syrien se fait tuer par dizaines de victimes.
Aucun dialogue n’est plus possible entre les deux partis. Aucun leader de l’opposition n’osera jamais proposer un dialogue ou une entente avec le boucher de son peuple. Du reste, personne ne se fait plus d’illusion : Bachar n’a qu’une idée en tête : sauver son clan familial et ethnique. Et pour ce faire, il ne peut compter que sur les chars et les baïonnettes de ses soldats qui brûlent maisons et récoltes, tirent sur les femmes et les enfants, sans aucune retenue.
Les Etats ont un drôle de comportement, notamment la Chine et la Russie : sous prétexte qu’elles ont été prétendument flouées lors du vote sur la Libye, elles se refusent obstinément à débloquer le vote du conseil de sécurité à l’ONU. En fait, il y a derrière ce refus une forte odeur de pétrole et de facilités portuaires pour la marine de guerre russe.
Je regardais tout à l’heure al-jazeera qui exhibait des enfants en sang et en pleurs. Mais le cœur des Etats s’est endurci. Quelle tristesse…