Intermède sanglant en Syrie
Dans quelques décennies, nous ne serons plus là et les historiens diront que le peuple syrien, dans sa lutté héroïque pour se débarrasser du clan des Assad, a subi une très sanglante répression, au motif que deux puissances, siégeant au conseil de sécurité de l’ONU ont décidé de soutenir leur bourreau… C’est cela la vérité, rien d’autre.
Comme chaque jour, j’ai suivi sur al-jazeera et al-arabiya les vidéos filmés dans les rues et les marchés de Damas et des autres villes. J’y ai vu le couple Assad jouant les belles âmes, offrant des paquets à des gens qui les embrassent et les prennent dans leurs bras. Une scène idyllique mais que les télévisions satellitaires arabes font suivre des vrais faits : les bombardements des villes, les incendies des maisons et la mort d’enfants, de femmes et de vieillards.
On explique ce regain de tension par de nouvelles et nombreuses désertions de soldats qui retournent leurs armes contre leurs compagnons d’hier : on a donc affaire à une sérieuse partition de l’armée nationale où deux camps s’affrontent, les armes à la main.
Les ministres arabes des affaires étrangères se sont réunis mais le Qatar n’est pas d’accord et n’accorde que 3% de chance de succès à l’envoi d’observateurs. Il menace d’aider le peuple syrien à se défendre : en clair, de fournir armes et munitions aux insurgés. Si cela arrivait, ce serait un véritable tournant dans la guerre. Et les jours des Assad seraient comptés.
Que va-t-il se passer ? Nul ne le sait mais les espoirs d’un retour au calme s’amenuisent. Il ne fait pas l’ombre d’un doute que les insurgés finiront par l’emporter, mais quand et à quel prix ? Le pays est ruiné, exsangue, je me demande même comment on paie les fonctionnaires…
Attendons et voyons. Mais jamais le gouvernement de ce pays ne respectera le cessez le feu…