LES LEÇONS D’UN SCRUTIN : LA DEFAITE DE NICOLAS SARKOZY
Il faut se garder d’avoir raison après coup : c’est pourtant ce qui se passe aujourd’hui depuis l’échec de Nicolas Sarkozy et l’élection de François Hollande. Un auteur allemand disait déjà que la défaite est toujours orpheline alors que la victoire a, elle, beaucoup de pères.
Il y eut en tout premier lieu un départ trop tardif qui peut s’expliquer par la volonté louable de ne pas se désintéresser de la conduite des affaires de l’Etat dont il avait la charge tandis que François Hollande caracolait en tête des sondages au point d’avoir été indéboulonnable, le moment décisif enfin venu. On se le rappelle : aucun sondage, pas un seul, n’avait prévu la victoire de N.S.
Il y eut ensuite l’attitude assez epu aimable de Marine Le Pen à l’égard de la droite parlementaire. On s’est bien rendu compte que la stratégie des Lepénistes consistait à faire perdre le parti qui leur interdisait de se développer et d’avancer. On peut même dire qu’une partie des voix du FN se sont reportées sur la candidat du PS lui permettant de vaincre.
Il y eut aussi la défection du centre droit, et surtout la décision de François Bayrou de donner son suffrage à François Hollande, sans consigne de vote pour ses électeurs…
Enfin, il y eut la droitisation du discours, même si une majorité de Français pensent qu’il faut s’en prendre à l’immigration et à l’insécurité. La société française est très divisée et la grave crise économique n’arrange pas les choses.
Peut-on se projeter dans un avenir proche ? Si Fr. H. applique son programme à la lettre, le lien entre la France et l’Allemagne sera gravement détérioré, le Bundestag , dans sa majorité, ne supporte plus l’Euro. Et, en effet, en une nuit, en un week end, les Allemands penvent revenir au Mark. Pour la France, un retour au franc serait plus aléatoire, et je m’exprime en termes diplomatiques.
Que va faire Fr. H. ? On peut présumer qu’il fera preuve de prudence et de pragmatisme. Il y aura quelques mesures phare pour ne pas mécontenter sa base et calmer les revendications sociales. Ensuite, ce sera un resserrement du budget de l’Etat sans jamais utiliser le mot de rigueur. Mais il est esclu que Me Merkel accepte cette importante relance de l’économie et de la consommation que l’on préconise de ce côté ci du Rhin.