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La gauche en Allemagne, allemande avant d’être de gauche…

 

La gauche en Allemagne, allemande avant d’être de gauche…

 

Certains commentateurs politiques français semblent pendre leurs désirs pour des réalités, oubliant allégrement ce que nos voisins d’Outre-Rhin nomment das Realitätsprinzip : ces hommes et ces femmes qui inondent les ondes de nouvelles approximatives veulent faire croire que les résultats de l’élection régionale en Rhénanie-Westphalie affaiblissent la chancelière au point de la faire dévier de sa trajectoire qui est de maintenir la rigueur… Certes, Madame Merkel n’a pas gagné les élections de ce land qui est très important, mais son parti allié, les FDP a bien réussi et c’est précisément lui qui, au sein de la coalition gouvernementale, opte foncièrement pour une rigueur accrue. Il y a donc une problème d’interprétation au sein des deux pays qui constituent l’épine dorsale de l’Europe.

Les cultures politiques de ces deux pays sont nettement différentes l’une de l’autre. Les Allemands ne parviennent pas à comprendre la mentalité française qui consiste à bien vivre, à prendre du bon temps et à cacher la poussière sous le tapis. Ce que tous les gouvernements de ce côté ci du Rhin ont fait avec persévérance depuis plus de trente ans. Un Raymond Barre avait une mentalité germanique et l’on se souvient comment les Français l’on traité !

Ce qui hérisse les plus les Allemands, tant ceux qui ont voté pour le parti de Madame Merkel que les autres, c’est le désir des Français de mutualiser les dettes, en d’autre termes de faire payer les Allemands. C’est une idée qui les fait bondir et on les comprend, eux qui affirment depuis des années qu’ils sont les meilleurs payeurs (die besten Zahler in Europa) du continent.

Comment va se passer le dîner de travail entre les deux dirigeants ? Aucune décision finale ne sera prise ce soir là, c’est-à-dire mardi soir, en revanche, la chancelière fera sûrement une explication de texte au nouveau président mais elle le fera avec des fleurs, durch die Blume Toute la manœuvre consistera à laisser croire que le nouveau président français aura obtenu gain de cause, même si, en réalité, les choses n’auront pas changé.

Le land qui vient de donner une nette victoire à la SPD est fortement attaché à la rigueur et refuse lui aussi de stimuler la croissance (Ankurbelung des Wachstums) à fonds perdus, c’est-à-dire en injectant de l’argent mécaniquement…

Je me souviens d’un événement que j’avais vécu à Berlin au début des années 80, alors que j’étais directeur par intérim de l’Institut für Judaistik. La FU (Freie Universität) avait exigé un train d’économie drastique. Les autorités universitaires ont si bien appliqué les mesures qu’au bout de quelques moins, nous reçûmes une note du président pour dire qu’il fallait cesser et que les objectifs avaient été atteints.

Incroyable, inimaginable en France… C’est là tout le problème.

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