Rumeurs de coup d’état à Damas…
Des rumeurs, même les plus folles, circulent dans les salles de rédaction en Occident : on se demande ce qui s’est vraiment passé à Damas il y a plus de trente six heures après l’annonce de la mort violente d’au moins trois personnalités de premier plan au sein de l’appareil sécuritaire du pays : ont ils été vraiment victimes d’un attentat perpétré par l’armée syrienne libre ou s’agit il d’une purge cachée qui met fin, peut-être à des complots entre personnalités soucieuses d’écarter Bachar du pouvoir ?
Je dis tout de suite que je crois guère à cette mise à l’écart radicale de soi-disant dirigeants, réunis en vue de préparer la relève et de prendre le pouvoir, même si, dans le cadre d’un tel régime, les liquidations au sein même de l’équipe dirigeante et du sommet de l’Etat sont monnaie courante…
En effet, ce qui frappe, ce sont de prime abord les conditions de cet attentat : comment avoir réussi à introduire des explosifs dans la salle même où se réunissaient des dirigeants de tout premier plan ? Comme ce pays policier où fourmillent les services de sécurité a t il pu laisser se produire une telle chose, sans que l’une des fractions du pouvoir n’y soit associée ?
Il y aussi la personnalité des victimes : le propre beau-frère de Bachar est mort dans cette explosion, or sa toute puissance était avérée. N’a-t-il pas été des années durant à la tête de la très redoutée sécurité militaire ? Est-il soudain devenu gênant pour les autres car il en savait trop ? Se préparait-il à faire défection pour sa peau et s’enfuir ? Autant de réponses demeurées sans réponse tant l’opacité du régime syrien est impénétrable…
Ce qui frappe aussi les journalistes, c’est l’absence de la moindre photographie de l’immeuble où se serait produit l’attentat. Tout ceci est très étrange, surtout si l’on y ajoute les rumeurs selon lesquelles Bachar aurait quitté Damas où il ne se sentait plus en sécurité pour se réfugier à Lattaquié où ses partisans claniques sont nombreux et solidement implantés.
Il se pourrait aussi que toutes ces supputations fussent absolument fausses, mais comment le savoir de science sûre ? En revanche, une chose est certaine : les jours de ce régime sont comptés, dans un cas comme dans l’autre. Que ce soit un authentique attentat ou un complot qui a coûté la vie à ses auteurs.