L’Europe avance…
On respire : la cour constitutionnelle de Karlsruhe a donné son aval au MES avec une légère restriction : l’Allemagne ne doit pas aller au-delà des 190 milliards d’Euro pour soutenir le fameux mécanisme européen. Je pense que tous ceux qui critiquent l’Allemagne et sa prétendue volonté hégémonique en Europe et dans la zone euro auront compris que sans elle, nous n’aurions plus un euro en poche.
Le résultat des élections législatives en Hollande a penché envers des partisans de l’Union européenne puisque les libéraux et les travaillistes arrivent en tête et que le parti en faveur de l’abandon perd près de la moitié de ses sièges au parlement.
Enfin, la volonté d’EADS de former un grand consortium avec son homologue britannique est riche de promesses et pourrait, si la fusion avait réellement lieu, dépasser de près de 40% le concurrent américain Boeing. On se souvient des péripéties de l’avionneur européen aux USA : après avoir arraché un contrat de plusieurs milliards avec le Pentagone, Boeing a déclenché une telle campagne contre son concurrent européen que l’armée américaine est revenue sur sa décision. Ce qui est inouï
Face à une Amérique en déclin et qui ne dispose plus, à sa tête, de grands hommes d’Etat, le vieux continent sait mobiliser ses atouts. S’il sauve l’Euro, la monnaie unique, celle-ci deviendra elle aussi une monnaie refuge et nous ne dépendrons plus des mouvements erratiques du dollar. Il faudrait aussi que l’Europe ait un vrai gouvernement fédéral avec une véritable politique étrangère, face, notamment à un monde en pleine crise.
Il n’est pas normal que le monde civilisé soit suspendu aux résultats de l’élection présidentielle US comme si en dépendait. Même au plan économique, on attend les retombées d’une hypothétique reprise américaine. Ce n’est pas de l’anti-américanisme mais la volonté de rééquilibrer les rapports de force.
Les USA sont l’enfant de l’Europe. Les deux doivent avancer main dans la main afin de conjurer les graves dangers menaçant notre civilisation.