Mais que vient faire le Qatar à Gaza ?
Il est vrai que le touche à tout diplomatique et financier de ce petit mais richissime émirat du Golfe surprend, voire même inquiète. Il est aussi vrai que nul ne s’attendait à cette ouverture au Hamas, considéré comme un mouvement peu fréquentable par les Palestiniens de Ramallah et accusé par l’ONU d’être un mouvement terroriste.
L’Emir a décidé de se rendre en personne sur place et à annoncer des investissements importants de l’ordre de 400 millions de dollars. Même si la totalité de l’opinion publique occidentale juge cette affaire avec une certaine sévérité, je pense que l’Emir qui joue sur tant de tableaux a dû faire le raisonnement suivant : si l’on veut que le Hamas cesse de se conduire comme il le fait, si l’on veut réunifier les Palestiniens, alors il faut leur donner l’envie de bâtir, de travailler et d’accorder à leurs concitoyens des possibilités de mener une existence meilleure et plus confortable. La décision de l’Emir serait alors dictée par des considérations économiques visant à pacifier la région.
Certains vont même jusqu’à dire que la construction de routes, l’établissement d’un grand hôpital, bref la création de certaines infrastructures, devrait favoriser cette paix économique si chère à Benjamin Netanyahou et qui serait le prélude à un règlement politique de tout le conflit du Proche Orient.
Il demeure que le jeu en zigzag de cet émirat intrigue les chancelleries occidentales qui savent que tout en soutenant les insurgés syriens, l’Emir n’oublie pas certains réseaux islamistes, opérant au Mai et en Afrique du nord. S’agit-il de la diplomatie du carnet de chèques par laquelle les monarchies pétrolières du Golfe ont acheté la paix et la sécurité sur leur territoire du temps de Yasser Arafat ? En effet, cela a payé puisque le terrorisme est devenu l’apanage exclusif de certains mouvements extrémistes tandis que la majeure partie des Palestiniens œuvre en paix et vaque tranquillement à ses occupations.
C’est bien ainsi, mais cela ne suffit pas à informer complétement sur les intentions profondes de l’émirat en question.