Un changement de la politique russe en Syrie ?
La diplomation russe a gardé quelques habitudes de la longue et sinistre hibernation qu’on nomme la période soviétique. Ils font dire par un membre subalterne de leur parti ou de l’ancien parti communiste quelque chose qui sert de ballon d’essai : soit que les membres du Politburo discutent entre eux et ne se sont pas encore mis d’accord, soit ils attendent de voir les réactions de l’étranger.
Dans ce même contexte , c’est ce qui vient de se passer avec la Syrie sur laquelle le ministre adjoint de Monsieur Lavrov, en charge des affaires étrangères, dit pour la première fois que la victoire des insurgés n’est plus à exclure et que le régime perd de plus en plus de terrain. Les rebelles ont conquis deux aérodromes militaires dont ils pillent les arsenaux car en s’enfuyant les troupes loyalistes n’ont rien détruit. Les insurgés ont donc de solides bases arrières. C’est un fait nouveau et peut être même déterminant.
Il y a enfin la recrudescence des attentats à la voiture piégée en plein Damas, ce qui signifie que le régime n’st plus très bien gardé puisqu’il ne parvient même plus à stopper les infiltrations au cœur de sa capitale.
Ces faits expliquent la déclaration du ministre russe mais ne laissent pas présager de changement dans la politique de son pays face à Bachar el Assad dont il n’a pas critiqué le régime ni la conduite des opérations. Il faut dire que le jour où les techniciens russes (dont certains en cours d’évacuation) cesseront d’assurer la logistique de l’armée syrienne, celle-ci s’effondrera.
Toute la question est de savoir dans combien de temps : il y a déjà plus de 40.000 morts et personne ne fait rien. Les Occidentaux ne livrent pas d’armes sophistiquées de peur qu’elles ne tombent en de mauvaises mains… Car après Assad, il faudra voir avec les islamistes d’al-Quaida. Et là, c’est une autre affaire.