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Le geste du pape

este du pape Hier, à l’occasion de son dernier Angelus en tant que guide suprême de l’église catholique, le pape Benoît XVI a clairement parlé de lui, de son âge et de sa volonté de se consacrer désormais exclusivement à la méditation et à la prière. Les commentateurs qui ne sont jamais à court d’idées désobligeantes même pour le saint Père ont parlé des pressions d’un lobby infâme dont je ne veux pas dire le nom qui aurait intimidé le pape lequel aurait fini par décider de se retirer. Ce n’est pas impossible, mais, au fond, le pape Benoît XVI a peut être aussi compris dans sa chair et dans son sang que le Vatican, puissance spirituelle temporelle, ne correspondait pas vraiment à l’idée que Jésus se faisait du rôle de l’Eglise ici bas… Mon royaume n’est pas de ce monde… Au fond, quelles qu’aient été en réalité les motivations précises et incontestables du pape lors de sa renonciation, son geste est aussi un rappel de l’authentique vocation de l’Eglise sur cette terre : prier et méditer la parole de Dieu, comme, d’ailleurs, les autres églises. Certes, pour peser sur le monde, l’Eglise doit avoir une base, une structure étatique, mais était-ce vraiment la vocation d’un tel homme qui affectionnait, avant tout, les heures passées dans sa bibliothèque autant que dans sa chapelle privée. Recevoir les lettres de créances d’ambassadeurs auprès du Saint Siège, présider les réunions des consistoires etc… ne convenait plus à un homme qui a veillé pendant près d’un quart de siècle sur la orthodoxie de la doctrine… Benoît XVI qui redevient Josef Ratzinger pourra s’adonner à ce qui lui plaît le plus, étudier, penser, écrire, se rapprocher de Dieu. Qu’ont dû être ces huit années pour un homme qui s’est laissé séduire par une fonction aussi prestigieuse mais surtout aussi prenante, aussi tournée vers l’extérieur alors que son vœu le plus cher a été de sculpter sa statue intérieure ? Il me semble vraiment, moi qui ne fais pas partie de cette grande église universelle que je respecte profondément, que le pape a compris que le rôle de l’Eglise était, certes, de lutter pour ne pas perdre du terrain, mais aussi pour les rares hommes qui ont l’honneur de la diriger, de renoncer aux affaires de ce monde pour ne s’occuper que de spiritualité. Si un tel choix peut conduire certains hommes à la sainteté, au niveau collectif la même attitude pourrait mener simplement au suicide. Donc, ce qui est bon pour un individu ne l’est pas pour l’immense groupe dont il fait partie. Le nouveau pape qui

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