Vieillir…
En publiant l’article sur le vieillissement je ne savais pas que tant de gens, hommes et femmes confondus, réagiraient avec autant de vivacité. Certaines dames ont exprimé leur accord, d’autres, très minoritaires, ont exprimé un certain désaccord.
Je n’ai jamais voulu dire que les hommes et les femmes n’étaient pas égaux devant le vieillissement ni n’en ai tiré quelques conclusions que ce soit. J’ai simplement dit que nous étions tous soumis à cette dure loi du vieillissement, que nous devions y faire face, mais que les femmes, soumises à la tyrannie de plaire font souvent bien plus d’efforts que les hommes.
J’ai aussi souligné que la nature agit plus durement sur la gent féminine que sur les hommes. Je m’empresse d’ajouter que cela n’accorde aucun privilège ni aucune supériorité aux hommes. Certainement pas.
Un de mes lecteurs et amis, archevêque de son état, m’a répondu avec une grande pertinence, ce qui ne m’étonne guère de sa part. Il m’a dit que vieillesse rime avec sagesse.
Et dans ce contexte, je voudrais évoquer un passage talmudique concernant le roi Salomon auquel la tradition attribue la rédaction ou au moins l’inspiration de trois écrits de la littérature sapientiale de la Bible. Je les cite en vrac, si j’ose dire : l’Ecclésiaste, les Proverbes et le Cantique des Cantiques.
Le talmud se pose la question suivante : mais dans ordre le monarque à la sagesse proverbiale a – t-il écrit ces trois perles de l’éthique ? On nous propose deux solutions : l’homme Salomon a commencé par céder aux jouissances de la vie terrestre et petit à petit il s’en est détaché voyant que l’aventure humaine finissait toujours mal car la mort est au bout du chemin. Donc, dans cette hypothèse on aurait le Cantique des Cantiques (qui magnifie l’amour et le naturalisme), puis les Proverbes (quand Salomon atteinte l’âge de raison et se rend compte que les plaisirs ne sont pas le secret de la vie humaine) et enfin, peu avant la mort, l’Ecclésiaste (le nihilisme, l’absurde, le non sens absolu)…
La deuxième solution est à l’opposé de la précédente : on commence avec le nihilisme, rien d’a sens, ensuite on accède au vrai sens de la vie et pour finir, on append à jouir de l’existence, mais avec mesure et modération.
A vous de choisir…