Les relations entre la Syrie et son voisin turc s’enveniment…
De temps en temps, des intempéries en tout genre, des dérèglements climatiques viennent nous rappeler que l’homme ne réussira jamais à domestiquer, à apprivoiser entièrement la nature : c’est que vit depuis hier une bonne partie de la France dont les routes sont bloquées par des masses de neige jamais vues auparavant en cette saison. Mais cela reste toujours moins grave que ce qui passe en Syrie où les choses ne s’arrangent guère et où, comme on le rappelait hier ici même, les forces armées du régime gagnent du terrain…
Mais depuis quelques jours, les Turcs s’y mettent et ont mené une enquête approfondie sur l’attentat à l’explosif qui coûté la vie à des réfugiés mais aussi à des Turcs à un poste frontière. Le ministre turc de l’intérieur a nommément accusé les services secrets syriens d’avoir commandité et organisé cet attentat. Rappelons que la Turquie, membre de l’Otan, a déjà requis la présence sur sa frontière de batteries de missiles patriotes afin de parer à toute éventualité.
Un confrontation armée entre les deux pays est-elle possible ? On ne peut rien exclure. Le régime syrien est gravement éprouvé mais il est vertébré par de puissants alliés que sont les Iraniens et les Russes. Les premiers se battent directement sur le terrain tandis que les seconds apportent une aide technique sans laquelle le régime serait à court d’rames et de munitions.
Il semble que tant les Etats arabes que les Occidentaux misent sur un pourrissement de la situation et sur une stabilisation de la situation. D’autres facteurs régionaux entrent en considération : il y a les prochaines élections libanaises qui devraient marginaliser définitivement la milice iranienne, le Hezbolah qui sait que l’effondrement du régime de Bachar signerait son propre arrête de mort. Si le domino syrien tombe, c’est tout l’arc chiite terroriste qui disparaît.
Ce qui dessert l’opposition syrien, c’est évidemment son hétérogénéité : les islamistes d’al-Quaida cohabitent avec des organisations démocratiques fréquentables. Il y aussi les opportunistes, les chômeurs, les compagnons de route etc… Comment voulez vous avoir, dans de telles conditions, un programme de gouvernement, un gouvernement provisoire, un commandement militaire unifié ?
Bachar le sait et en tire avantage. Ce qui est encore plus préoccupant, c’est le tarissement des défections et des désertions. Et ça, c’est vraiment la nouveauté : le bateau de Bachar ne prend plus l’eau de toutes parts. Que faire ?