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La politique, l'argent et le journalisme d'investigation

La démission du ministre français du budget : la politique, l’argent et le journalisme d’investigation

 

C’est hier que le ministre du budget a remis sa démission afin de pouvoir mieux assurer sa défense sans placer le gouvernement auquel il appartenait dans une situation délicate. Nous n’avons pas à porter ici de jugement sur l’intéressé en raison de la présomption d’innocence. Ce qui est cependant étonnant, c’est que le présumé coupable, ait remis sa démission alors qu’il était en droit de demander une contre expertise sur son empreinte vocale et sur les indices présumés rassemblés par les enquêteurs.

 

Le retrait d’un ministre, la mise en accusation d’un homme, le déballage de faits plus ou moins avérés par une presse à scandales ne laisse pas indifférent. C’est une véritable tragédie personnelle, même si les hommes et les femmes politiques doivent savoir que dans leur position, une transparence absolue est exigée.

 

Un mot à présent sur le pouvoir politique et l’argent : dans les pays de culture catholique, on évite ce sujet car l’argent, la puissance économique et financière ont toujours été l’objet d’une suspicion généralisée. Il en va autrement dans les pays à dominante protestante ou chez les Anglo-saxons où la richesse est bien vue et considérée comme un don de la Providence. Voyez les grands industriels flamands, les USA, la Grande Bretagne où le rapport à l’argent est tout autre.

 

Mais il faut aussi examiner l’influence  de l’argent sur la nature humaine. On dit généralement que l’homme est sensible à trois tentations majeures, dans le désordre : l’argent, les femmes et les honneurs. Or, des trois, c’est bien le premier point qui permet d’acquérir les deux autres… Il fut un temps où les partis politiques devaient magouiller (pardonnez le choix du terme) pour financer les campagnes électorales de leurs candidats. D’où une cascade de procès,  inaboutis pour la plupart, d’annulation d’élections, de fausses factures et de financements litigieux (même l’ancien président français est actuellement sous le coup d’une enquête…)

 

Ecrasées par une domination masculine sans égale tout au long de l’Histoire, les femmes sont particulièrement sensible au pouvoir et ont subi les caprices de leurs seigneurs et maîtres (expression héritée du Moyen Âge). Elles furent contraintes d’en passer par où les hommes voulaient pour espérer survivre ou simplement tirer leur épingle du jeu. C’est tout à fait anormal et cela doit cesser immédiatement. Mais parviendrons nous à changer le cœur de l’homme ? Souvenez vous de cette phrase de Baudelaire (dans un tout autre contexte) : Le cœur des villes change plus vite que le cœur des hommes…

 

La presse à présent. Il est vrai que la presse doit être libre, autonome, non inféodée à qui que ce soit, à l’instar de la justice. Mais la presse dépend aussi aujourd’hui de certaines puissance d’argent, notamment par le canal de la publicité. Des politiques éditoriales  ont brusquement changé de ligne du jour au lendemain en raison de changements d’actionnaires… Mais il faut aussi se méfier du lynchage public : que se passera-t-il si l’ex ministre du budget réussissait à prouver son innocence ? Qui réparera le mal commis et l’injustice dont il aura été victime ?

 

La presse est un contre pouvoir nécessaire dans nos sociétés de plus en plus complexes, mais parfois elle se mue en pouvoir, tout simplement.

Cette évolution est néfaste.

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