La loi des séries et les accidents en Amérique…
Il faut se méfier des amalgames et ne pas céder à la tentation qui incite à relier entre elles des calamités dont les chaines causales semblent communes. Je prendrai ce matin l’exemple des USA où les explosions qui ont ensanglanté le marathon de Boston, quatrième ville des Etats Unis, ont aussitôt été rapprochées de ce qui est arrivé hier dans l’après midi au Texas, non loin de la ville de Dallas : une usine d’engrais a pris feu et des explosions terrifiantes ont été entendues. Il s’agit probablement d’un accident. Mais quand on rapproche des choses qui se produisent en même temps sans avoir de lien entre elles, on peut alors parler d’un mauvais qui s’acharne sur pays ou su un individu. C’est une explication de type théologique.
Je me souviens du tremblement de terre d’Agadir dont je suis un rescapé. Les gens qui y vivaient étaient en majorité des Berbères musulmans, accompagnés d’une forte minorité juive et de quelques expatriés français et catholiques. Pour la majorité musulmane qui avait vécu cette catastrophe –je rappelle qu’il y eut des dizaines de milliers de morts- cette calamité était envoyée par le ciel qui s’était indigné de l’impiété croissante des habitants de la ville. C’était presque un remake de l’incident biblique de Sodome et Gomorrhe…
Je m’en souviens comme si c’était hier : en février 1961, je n’avais pas encore dix ans et devant la ville en ruines, les musulmans avaient entonné leur profession de foi coranique : la illaha illa allah : il n’y a pas d’autres dieux que Dieu… L’enfant que j’étais alors fut pris ce mouvement qui semblait entraîner tout le reste de manière irrésistible… En fait, les couches de l’écorce terrestre furent prises de secousses qui provoquèrent la destruction de la ville. Or, les autorités françaises et aussi les Marocains après la fin du protectorat, savaient que la ville était située dans une zone sismique et que D- n’avait rien à voir là-dedans.
Mais ceux qui échappèrent à la mort se sont tout de même demandés pourquoi d’autres avaient succombé alors qu’eux avaient eu la vie sauve… Une question que je me suis souvent posée. Et qui reste sans réponse.
Comment déchiffrer les carnets sibyllins de la Providence ?