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A la terrasse d'un café du Ve / XII Arrondissement de Paris Titre de la note

A Paris, à la terrasse d’un café du 5e / 13e arrondissement… Je dois ce matin tôt conduire mon véhicule chez un garagiste spécialiste pour la révision qui est déjà en retard. Je vais tout près du Val de grâce, contourne l’avenue des gobelins et finit par trouver par hasard le boulevard Saint-Marcel. Cela faisait longtemps que n’avais remis les pieds dans cet endroit. Après avoir remis le véhicule au garagiste, je dois patienter jusqu’à 11h30 afin de lui laisser le temps une révision complète. J’avais prévu ce temps d’attente et mis dans mon cartable une paire de lunettes de vue et deux livres, l’un de mon ami Philippe Olivier que vous recommande, intitulé Pour ceux qui n’aiment pas l’Allemagne (Edition Hermann) et l’autre que je vous recommande tout autant, d’un auteur italien que je ne connaissais pas Erri de Luca, Première heure (Gallimard, Folio, 2012) offert par mon ancien étudiant de Genève, M. Joseph Rueff, et que je trouve sublime. J’ai mis ces heures d’attente à profit pour en achever la lecture attentive de ce livre qui se présente comme une réflexion actualisée du judaïsme biblique, commençant avec l’histoire des patriarches et finissant avec la proclamation de l’Etat d’Israël par David ben Gourion dans un musée de Tel Aviv. Mais je n’ai pas mis nez dans le livre sans discontinuer. Au cours de la marinée, je n’ia cessé de scruter les passants, écouter les dialogues, observé tout ce qui se passait autour de moi. Et ce fut très instructif. J’ai débord relevé la nature de la sociologie du quartier, j’y ai vu tant de personnes âgées, d’allure plutôt modeste, des gens simples, un peu différent de ce que je vois habituellement. J’ai vue des couples d’une certain âge lire le journal épaule contre épaule et j’ai imaginé ce que pouvait bien être une vie à la retraite, avec moins de moyens, un corps et des articulations moins robustes, bref la vieillesse. C’est curieux la vie. Parfois, on évolue à côté des gens, on ne les voit même pas, on ne les connaît pas. On ne les écoute pas. Mais ce livre de l’italien m’a empli de joie et a fortement tempéré mon pessimisme. Il faut espérer. Et un philosophe à la terrasse d’un café y découvre tant de choses qu’il ne trouve guère dans les livres. Par exemple, cette jeune femme, assise à la même terrasse et qui découvre après avoir mangé son petit déjeuner qu’elle a oublié son porte-monnaie et laisse , en garantie de paiement, son propre passeport, avant de revenir avec de l’argent. Deux heures après, elle n’était pas de retour…

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