Entre ceux qui ont les yeux fixés sur 2025 et ceux qui scrutent les années Sarkozy, mais qui donc se préoccupe de la France d’aujourd’hui ?
Alors que nous n’avons pas encore émergé de la torpeur de l’été, les préoccupations des hommes politiques français, de droite comme de gauche, nous entraînent dans un monde onirique car tous se retirent de la réalité : le gouvernement qui a la charge de conduire les affaires ne tarit pas d’éloges et de promesses sur ce que sera ce beau pays qu’est la France en 2025, grâce à la révolution numérique, et l’opposition d’aujourd’hui, qui n’a toujours pas digéré sa défaite de 2012, a les yeux tournés vers les années Sarkozy afin, dit elle, d’en faire l’inventaire… Belles perspectives. Mais qui donc veut bien se préoccuper de la situation hic et nunc ?
Ou alors la situation est si grave, si peu récupérable que l’on préfère faire le gros dos en attendant que les choses se passent et se tassent puisqu’on ne dispose apparemment d’aucun levier, de nature à peser sur la situation actuelle. Il faut faire des efforts pour rester objectifs.
D’un côté, vous avez un président de la République qui, tout en se démenant, est le seul à croire en une inversion de tendance, mais vraiment le seul dans ce pays, et de l’autre, une opposition à court d’idées et de projets et qui veut revenir sur le passé au lieu de faire preuve d’inventivité. Un chroniqueur a fait ce matin un jeu de mots entre inventaire et inventivité. Il a bien raison.
En fait, le pays a besoin d’un électrochoc qui le redresse et lui explique qu’un effort violent doit être fourni, au moins durant toute une législature avec une réduction des dépenses, une distribution des minima sociaux à ceux qui en ont vraiment besoin et respectent les lois françaises, et surtout plus d’augmentations d’impôts. Cela serait fatal et au gouvernement actuel et à l’économie.
Il est de tradition depuis quelque temps de citer l’Allemagne en exemple. Et d’expliquer que si l’outre-Rhin va bien mieux qu’ici, c’est parce que l’ancien chancelier Gerhard Schröder a pris de courageuses mesures de redressement. Cela lui a coûté les élections et la perte du pouvoir. Mais il l’a fait, plaçant le bien être général avant ses visées partisanes. Aujourd’hui, l’Allemagne se porte bien. Ne faudrait-il pas en faire autant, coûte que coûte ( es koste, was es wolle).