Les attentes des Occidentaux, déçues à l’ONU
Enfin, un vrai soupir de soulagement, le Pr Obama a compris qu’il n’avait rien à gagner d’une rencontre avec l’actuel président iranien qui ne cachait pas sa volonté de redorer le blason de son pays en dupant une nouvelle fois les Occidentaux comme il s’en était lui-même vanté en 2006. C’est la judicieuse remarque que vient de faire l’ancien maire de New York, M. Guiliani.
En fait, le nouveau président iranien joue une partition écrite d’avance : il stigmatise publiquement son prédécesseur, ce qui n’engage à rien mais jette de la poudre aux yeux des Occidentaux, toujours friands de ce genre d’exercice. Et surtout la presse occidentale qui souvent tient lieu de conseiller et d’analyste des grands de notre monde, se charge de trouver au nouvel élu des charmes et des qualités qu’on ne lui aurait jamais soupçonnés. Ainsi va le monde, comme dirait le présentateur de l’émission de LCI.
Mais, au moins, cette fois ci, le Pr Obama n’est pas tombé dans le piège. Il a tenu un discours ferme assurant ses alliés qu’il se porterait à leur secours s’ils étaient attaqués, il a compris qu’il fallait restaurer un peu sa crédibilité mise à mal, et de manière très sérieuse, par ses atermoiements répétés. Pour ne pas dire ses reculades.
M. Guiliani a donné une bonne , une très bonne idée : il faut traiter l’Iran des Mollahs comme on traite la Syrie, qui est son alliée : exiger qu’il mette son arsenal nucléaire sous contrôle de l’ONU. Au fond, s’il n’a rien à cacher, cela ne devrait poser aucun problème.
Les inspecteurs de l’ONU devraient pouvoir faire leur travail tranquillement et comme le pays n’aurait, dit on, rien à cacher, les sanctions seraient levées, l’Ian renouerait avec la prospérité et la stabilité et toute la région en profiterait.. Mais voilà, on est loin, très loin, de ce tableau idyllique… L’Iran ne l’entend pas de cette oreille. Certes, quelques milieux politiques se sont enfin rendus compte que leur pays n’avait pas à se mêler de politique internationale, qu’il devrait réintégrer le concert des nations civilisées et fréquentables et cesser de frayer avec les terroristes… Pourquoi ne pas emprunter cette voie qui arrangerait tout le monde ? La nature même de ce régime iranien le lui interdit.
Et nous en venons à la personnalité de ce M. Rouhani. Un fait que nos diplomates ignorent totalement en raison de leur formation héritée de la vieille école : cet homme est avant tout un théologien, rompu à la dialectique et aux méthodes herméneutiques héritées d’une autre époque, et surtout un théologien persan, formé à l’exégèse des textes religieux. De tout temps, et depuis le Moyen Age, les théologiens iraniens ont exercé leur ingéniosité exégétique –et Dieu sait qu’elle est grande- sur les relations internationales. Ils ont donné naissance à d’interminables lignées de penseurs et d’exégètes qui ont analysé, sous toutes leurs coutures, le moindre mot, le moindre verset… C’est cette méthode exégétique que M. Rouhani met en application dans son approche des relations internationales. Comment voulez vous qu’il en soit autrement ? C’est la seule formation qu’il a et elle a façonne son atelier mental.
Un fait demeure incontestable : en plus de dix ans de négociations, de menaces et de mises en garde, l’Iran a avancé considérablement dans son arsenal nucléaire tandis que l’Occident n’a rien obtenu de concret. Et aujourd’hui encore, les plus grandes puissances se laissent berner par de bonnes paroles : qu’ a dit de concret M. Rouhani à la tribune de l’assemblée générale de l’ONU ? Rien.
Cela rappelle fâcheusement la manière dont même John Kerry s’est fait berner à Genève par les Russes. Il a lui-même donné à ses adversaires des verges pour le battre car c’est bien lui qui a soufflé cette solution de placement des armes chimiques sous contrôle international… Cerains pensent même à une sorte de machination en vue de tirer les USA de cette mauvaise passe dans laquelle ils se seraient imprudemment engagés… Syriens et Iraniens savent désormais qu’ils n’ont plus rien à craindre des USA
Or, si l’Iran avait en f ace de lui des puissances déterminées, si ces mêmes puissances avaient simplement pris à partie son allié syrien, lle pays des Mollahs se serait dit qu’il était la prochaine cible sur la liste. Et voici qu’une nouvelle fois il s’en tire à bon compte.
Dans le domaine de la fermeté, M. Hollande a étonné tout le monde. Il a indiqué qu’il attendait des actes. C’est bien et cela montre que sa politique étrangère est indépendante (dans une certaine mesure) et n’est pas à la remarque des USA… Mais malheureusement, c’est toute la formation des diplomates du Quai d’Orsay qu’il faudrait revoir. Vaste programme !
En arabe pour dire des actes et pas des paroles, on utilise une expression qui fournit une allitération qui n’échappe pas aux locuteurs de cette langue. Et les Iraniens dont la langue, le persan, est proche de l’arabe : le savent bien :
af’al la aqwal