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Les négociations avec l'Iran; les craintes d'Israël

Négociations américano-iraniennes : les craintes d’Israël

En regardant Benjamin Netanyahou s’entretenir avec Barack Obama dans le bureau ovale on avait bien l’impression que le premier ministre israélien peinait à faire valoir son point de vue. Certes, ce que les deux hommes se sont dit dans le secret de leur bureau ne sera jamais connu,  mais on devine un début de désengagement US de par le monde. Je ne signifie pas que les USA changent d’alliance, cela est impossible mais on se rend de plus en plus compte que les Américains ne sont plus ce qu’ils étaient, qu’ils ne veulent plus être le gendarme du monde. Lassitude, avachissement, ruine des valeurs d’entreprise et de conquête, c’est tout cela à la fois avec une aggravation : le leadership démocrate qui n’a jamais su s’adapter aux réalités du monde tel qu’il est. Du temps de Nixon, Henry Kissinger avait des formules choc qui décrivaient bien le monde tel qu’il est et non comme on aimerait qu’il fût. Quand il parlait de certains alliés fort encombrants des USA il les décrivait sans complaisance aucune, arguant que c’étaient, certes, des salauds, mais qu’ils étaient nos salauds. Le Pr Obama est malheureusement fort loin de cette liberté de ton et de cette aisance intellectuelle. Ces dernières semaines, il a accumulé les fiasco, ruinant les espoirs de la résistance syrienne, conduisant indirectement certains groupes islamistes à faire allégeance à al Quaida, froissant l’allié français en faisant brusquement volte face, bref en se conduisant comme un homme qui ne mérite pas d’être à la tête du plus puissant pays du monde. C’est exactement ce sentiment de malaise qui a envahi l’esprit des dirigeants israéliens, surpris de constater que les USA, et surtout les démocrates, souffrent toujours de cette maladie infantile de la gauche, l’angélisme. Même un enfant comprendrait au premier coup d’œil que le Pr Rouhani n’est qu’un comédien qui met de la poudre aux yeux afin de desserrer l’étau des sanctions économiques qui étranglent son pays, pouvant, à terme, provoquer la disparition du régime des Mollahs. Netanyahou, lui, l’a compris, mais je pense qu’il a dû avoir beaucoup de mal à convaincre son interlocuteur. Souvenez vous du début des manifestations anti-Moubarak en Egypte. Souvenez vous comment Obama s’est débarrassé de son meilleur allié dans le monde arabe. Souvenez comment il a fait les yeux doux aux Frères musulmans au point de faire pression sur le ministre de la défense, lui interdisant de s’en prendre aux manifestants. Enfin, souvenez vous comment il avait tenté de faire pression sur les militaires qui avaient déposé Mohammed Morsi…… Et ce n’est pas fini. Par chance, le général al-Sissi n’a pas courbé l’échine, il a remis les USA à leur place, se tournant vers les pays du Golfe et l’Arabie Saoudite qui a promis de multiplier par dix l’aide américaine. Et pourquoi une telle pusillanimité de la politique extérieure US ? Tout simplement parce que les Américains ont perdu de leur caractère viril. Ils ne veulent plus se compromettre avec qui que ce soit. Ils veulent rester chez eux manger leur hamburger et jouer au base ball. En raison de ses atermoiements qui dureront jusqu’à la fin de son mandat, M. Obama va aller de crise en crise , provoquant la défection de ses alliés israélien et arabes. On ne peut pas exclure un rapprochement discret entre l’Etat juif et les régimes arabes  qui craignent le chiisme et le nucléaire iraniens.

Cette accumulation montre que les craintes des Israéliens sont largement fondées. Ils ne peuvent compter que sur eux mêmes. Et ils ont parfaitement raison. Lorsqu’ils attaquèrent sous Béguin le programme Osirak de Saddam, ils ne demandèrent l’autorisation à personne. Il est à craindre qu’ils en fassent autant dans le cas présent.

Mais les suites néfastes de la politique seront encore plus terribles lors de l’évacuation de l’Afghanistan. En quelques mois, le régime actuel s’effondrera et les USA paieront le prix de ce retrait prématuré, comme c’est le cas de l’Irak, véritable protectorat iranien, depuis leur départ.

On se demande vraiment où on va.

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