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L'accord de Genève: un renversement des alliances des USA au Proche Orient

L’accord intermdédiaire de Genève sur le nucléaire iranien : un renversement des alliances des USA au Proche Orient

C’est assez triste à dire, mais les USA et surtout leur président démocrate vient de rompre une ligne diplomatique qui avait cours depuis plusieurs décennies : soutenir Israël et les régimes arabes modérés dans la région. Mais ce renversement, qui n’en est qu’à ses débuts, consacre le rôle de l’Iran au détriment de son grand rival, l’Arabie Saoudite, et lui assure une main mise dans la zone, notamment en Syrie, au Liban et même en Irak et en Afghanistan.

Pourquoi Barack Obama agit il ainsi ? C’est évidemment une analyse aussi froide qu’égoïste des intérêts américains qui l’a guidé dans cette direction qui se révélera être un leurre lorsque les Iraniens, ayant patiemment reconquis leur pouvoir économique, rejetteront les accords qu’ils  n’ont pas assurément aucunement l’intention de respecter.

Quels sont les intérêts géostratégiques des Américains dans cette affaire et pourquoi ont ils méconnu à ce point les intérêts vitaux d’Israël et de leurs autres alliés dans la région ? Depuis des semaines, ils négociaient secrètement avec les Iraniens pour sauvegarder au mieux leurs intérêts et introniser le pays des mollahs comme un leader régional. Or, une telle attitude ne peut que heurter leurs alliés traditionnels, à commencer par Israël et l(Arabie Saoudite dont l’existence et la sécurité sont une ardent obligation depuis des décennies.

Que s’est il donc passé pour que de telles alliances soient renversées ? Les USA veulent se désengager de la région. Ils ont fait une analyse froide et sans sentiments de la situation : l’Iran des Mollahs compte près de 78 millions d’habitants, c’est une vieille civilisation, c’est un pays qui a du gaz et du pétrole, et c’est un grand marché qui absorbera tous les produits des économies occidentales dont les USA sont l’avant-garde. Par ailleurs, l’affaiblissement de l’Amérique ne lui permet plus d’être présente aux quatre coins du monde, elle veut se concentrer sur l’Asie où la Chine, sa rivale de demain, fait des progrès sensibles. Or, c’est ce continent qui demain concentrera les plus grandes richesses et les plus grands marchés.

Certes, l’Iran n’a pas gagné même si ses dirigeants, si doués pour la propagande, vont présenter cet accord qui n’est qu’intérimaire et valable seulement six mois, comme un immense succès, la reconnaissance du droit de l’Iran à développer ses capacités nucléaires prétendument pacifiques, l’arrêt des sanctions, alors qu’en réalité, les facilités concédées et les sommes débloquées sont presque dérisoires.. En fait, c’est une goutte d’eau alors que l’économie iranienne est un immense champ de ruines et il faudra des décennies pour tout reconstruire. Il n’y a pas péril en la demeure.

Le plus grave, je le répète, c’est le signal envoyé, c’est l’amorce d’un renversement des alliances et les USA qui désormais donnent une chance à l’Iran et aux Mollahs pour réintégrer le giron des nations civilisées et démocratiques. C’est un pari risqué qui va coûter cher aux USA et ruiner leur crédibilité. On se souvient de la pantalonnade en Syrie, l’exigence du retrait de Bachar et aujourd’hui les installent comme puissance régionale un pays qui le soutient, arme le Hezbollah contre Israël, menace le Liban, fait de l’Irak un véritable protectorat et mine les fondements mêmes de l’Arabie Saoudite.

Il est évident que cette volte face américaine ne restera pas sans conséquences. Les émirats arabes et les Saoudiens, si riches et si influents, ne vont pas ester inertes et l’on comprend que l’inquiétude soit grande tant à Jérusalem qu’à Ryad. Il y a aussi un facteur religieux qui entre en jeu : l’arc chi’ite qui va de Téhéran à Bagdad est devenu un allié potentiel pour les USA qui voient en al quaida, la seule vraie menace pesant sur eux. C’est peut-être un mauvais calcul. Certes, al-quaida est un groupe terroriste très dangereux mais les Chi’ites le sont tout autant. Et l’Iran n’a pas, que je sache, renoncé au terrorisme ni au soutien apporté à Bachar. Or, commet prétendre apporter la paix et la sécurité dans la région lorsque vous négociez avec une puissance qui menace justement la quiétude dans cette même région ?

Saoudiens, Israéliens et tant d’autres doivent en ce moment même méditer amèrement que l’égoïsme des USA qui n’en sont pas à leur premier lâchage. Souvenez vous  de leur piteuse fuite de Saigon et de l’abandon du sud Vietnam aux Viêt-Cong. Regardez ce qui se passe en Afghanistan∞…

Au fond, il ne faut compter que sur soi-même. Israël a bien raison de ne jamais confier ses intérêts vitaux et sa défense à sa propre armée. Mais je reviens tout de même sur le discours faussement virulent de Khamenei devant des dizaines de milliers de Pasdarans disant qu’Israël a vocation à disparaître. Le vieil homme avait déjà son accord aux négociateurs et d’une certaine manière ils délivraient à ses affidés le message suivant : ne vous inquiétez pas, l’Histoire et la nature accompliront leur œuvre, même si nous, nous retirons provisoirement de la course. C’était une façon de préparer l’opinion à des changements. Mais l’intention demeure.

Dommage que Barack Obama ne comprend rien aux relations internationales. Vivement le retour de la raison à la Maison Blanche

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