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La collecte du sang en Israël et la député issue des Falachas

La collecte du sang en Israël et la députée issue de la communauté des Falachas

La nouvelle a suscité une grande émotion, une députée de la Knését, originaire de la communauté des Falachas et arrivée en Israël à un très jeune âge s’est plainte, lors de don du sang, de ce qu’elle a interprété comme une insupportable ségrégation, qu’elle a reliée à la couleur de sa peau. En effet, quand elle demanda à l’infirmière les raisons de ce rejet, celle-ci répondit que telles étaient bien les instructions du ministère de la santé. Depuis cet instant, la dépurée a alerté la presse qui s’est bruyamment emparée de l’affaire, sans aller jusqu’au fond des choses.

Le tintamarre médiatique s’est chargé de compliquer une affaire qui n’en était pas une. Certains sont allés jusqu’à dire qu’on refusait du «sang noir», comme si le sang pouvait avoir une autre couleur que celle qu’on lui connaît.. D’autres y ont vu la main d’un rabbinat ultra-orthodoxe qui entretiendrait toujours de solides soupçons sur les racines supposées de la judéité de certaines communautés vivant en Israël.

Le ministère de la santé ne pouvait pas ne pas réagir. Selon ses indications cette attitude  s’expliquerait par au moins deux facteurs qui n’ont rien à voir, ni de près ni de loin, avec je ne sais quel «racisme biologique» de sinistre mémoire.. Le premier facteur serait l’appartenance à un groupe sanguin très rare, peu compatible avec les besoins réels de l’immense majorité de la population israélienne. Le deuxième facteur relève du fameux principe de précaution : comme les moyens de détection du virus du sida ont nettement évolué allant vers plus de perfection, les hôpitaux sont très attentifs à ne pas disséminer de telles maladies en distribuant du sang susceptible d’être contaminé. Il s’agit donc de ne pas mettre en danger la santé d’autrui.

D’ailleurs, la député en question a elle-même dit qu’elle n’avait eu aucun problème lors de son incorporation à Tsahal où bien évidemment elle avait subi les mêmes examens médicaux que tous les autres conscrits.

Mais ce qui frappe dans cette affaire (qui n’en est pas une) c’est l’attention presque morbide (et toujours malveillante) avec laquelle on scrute, depuis l’étranger, les faits et gestes d’Israël, de son armée et de ses dirigeants. Au fond, c’est peut-être l’enfant illégitime d’altérité juive mal comprise. Or, Israël se veut un état juif.. C’est une altérité mal comprise parce que mal expliquée, mal reçue et très mal assumée.

L’observateur extérieur, même très bien intentionné, se dit ceci : ces gens ne mangent pas comme nous, ils ne se marient qu’entre eux, cela fait des millénaires qu’ils se veulent différents des autres, mais pour qui se prennent-ils ? Se croient-ils meilleurs que les autres parce qu’ils se veulent le peuple soi disant élu ?

Hélas, ceux qui s’autoproclament porte-parole ou représentants de l’altérité juive ne savent pas de quoi il retourne. S’ils avaient une once de science du judaïsme ils sauraient ce que l’on m’a enseigné à l’âge de cinq ans. Dans le commentaire des rabbins sur la Genèse (Midrash Rabba), concernant le verset relatant la création du premier homme, Adam, les Docteurs des Ecritures se posent la question suivante : mais pour quelle raison Dieu, qui est tout-puissant, n’a t il créé qu’un seul homme ? Il aurait pu en créer au moins deux, voire plusieurs ? Les Sages répondent : il n’en a créé qu’un seul pour t’enseigner que la famille humaine est constituée d’individus égaux entre eux. S’il en avait créé plus d’un, tu aurais pu dire à ton prochain ceci ; je descends du Adam numéro un alors que toi tu proviens du Adam numéro trois ou quatre.

Une telle réponse, remarquable en soi, coupe l’herbe sous les pieds de toute théorie raciste. On soupçonne souvent -derrière la volonté de protéger et de conserver cette altérité (éthique et rituelle)- des noires arrière-pensées qui n’existent pas toujours. Déjà dans les chapitre XI à XXV du livre de la Genèse, au sujet d’Abraham, il est bien dit qu’à travers lui seront bénies toutes les familles de la terre..

Toutes, sans exception aucune.

 

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