T. R. Erdogan, le commencement de la fin ?
La colère gronde en Turquie où les manifestants réclament bruyamment la démission de l’actuel premier ministre islamo-conservateur pour cause de corruption. En effet, des proches de trois ministres du gouvernement turc ont été inculpés et incarcérés pour cause de corruption. Et même des proches du Premier Ministre ont été inquiétés, voire incarcérés. Et ceci ne suffit pas, les Turcs commencent à trouver trop lourde la férule de ce gouvernement qui entend tout contrôler, jusqu’au moindre détail de leur vie quotidienne.
Et que fait le Premier Ministre turc ? Il hurle au complot international. En clair, ces accusations de corruption de blanchiment seraient inventées de toutes pièces afin de nuire à son pays et à son gouvernement. Mais en réalité, ce sont la justice et la police turques qui ont mené les enquêtes ayant abouti à ce véritable tremblement de terre. Et si le sol semble se dérober sous les pieds de M. Erdogan, c’est parce que dix ans de pouvoir quasi monopolistique ont conduit à un népotisme dont on récolte aujourd’hui les effets empoisonnés. C’est aussi parce que M. Erdogan s’est lancé dans une politique étrangère contraire aux intérêts bien compris de son pays, ce même pays qui se voit refuser l’entrée dans l’Union Européenne pour des raisons que chacun sait. Du reste, l’évolution vers un durcissement du refus d’une certaine religion et d’un intégrisme non moins avéré n’arrangera pas les choses : certes, la commission européenne de Bruxelles continue d’examiner les différents chapitres mais cela n’ira pas très loin….
M. Erdogan s’est trompé sur tout ou presque tout. Il s’est trompé sur sa capacité à satelliser le monde arabo-musulman. Il s’est trompé sur les rapports avec l’Iran. Il s’est entièrement mépris sur la nature du régime syrien dont il a été commencé par être l’impénitent thuriféraire avant de déchanter et de se muer en son implacable censeur. Enfin, et c’est le plus grave, il a entièrement indisposé son allié israélien dont l’aide militaire et l’alliance contre le terrorisme manquent cruellement à sa propre armée. Et, pour couronner le tout, en procédant à cette violente rupture avec l’Etat juif. M. Erdogan a gravement perturbé l’équilibre régional. Et je ne parle même pas de l’Europe qui s’éloigne de la Turquie. En conclusion, on peut parler de l’épuisement de l’idée de M. Erdogan de bâtir une nouvelle Turquie en paix avec elle-même et ses voisins.
L’allié américain lui-même attend que le ciel politique en Turquie s’éclaircisse. Mais la grande inconnue resté l’armée. Qui vivra verra.