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Les excès alimantaires des lendemains de fêtes

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Les excès alimentaires des lendemains de fêtes…

 

 

 

Je me suis souvent posé la question suivante : mais pour quelles raisons les non Européens, disons les non judéo-chrétiens en général, nourrissaient une défiance, pour ne pas dire une haine sans cesse croissante à l’égard de nos valeurs, de notre mode de vie, en gros de l’ensemble de notre civilisation qui a, malgré toutes les critiques, apposé durablement son empreinte à toute l’humanité monothéiste et donc civilisée ? Et aussi, pour quelles raisons, l’autre grande civilisation, également monothéiste, combat nos valeurs  avec acharnement partout dans le monde, capturant des otages, tuant des Chrétiens en Afrique noire et ailleurs et tentant même, à l’occasion, de les convertir par la force à leur propre credo ?

 

 

 

En effet, le monde civilisé ou prétendu tel, le nôtre, en gros, n’a peut-être pas encore su ni voulu restructurer les principes éthiques et religieux qui gisent à ses fondements. Quand nous disons culture ou civilisation, pensons nous vraiment à des concepts qui, pour parler comme Kant, devraient  sans le moindre doute s’appliquer à tous, donc avoir une valeur universelle transcendant toutes les différences et les variantes nationales ou autres ? Ce n’est plus si sûr et notre éthique, que Hegel voulait scientifique (wissenschaftliche Ethik), afin justement qu’elle connût une application sans restriction aucune, n’en est peut-être plus une…

 

 

 

La culture disait une sociologue aujourd’hui presque oubliée, Margaret Mead, va de la manière de langer les bébés jusqu’à la mise en bière des morts. Elle englobe tout et ne laisse rien en dehors d’elle. Cette vision globalisante que nous héritons du découvreur de la philosophie de l’Histoire, celui là qui prétendait avoir fait le tour de tous les concepts et qu’après lui, on ne ferait que répéter ou commenter, oui cette approche a quelque chose de totalitaire : ne dit-on pas que l’un des péchés capitaux de Hégel fut justement d’avoir divinisé l’Etat (notamment prussien), d’avoir conféré à sa spéculation un trait de l’absolu et d’avoir même affirmé que la pensée trinitaire préfigurait le raisonnement logique par excellence : thèse, antithèse et synthèse !) ? N’oublions pas que ce grand philosophe parlait parfois de la France comme d’un Negervolk… Je vous laisse traduire cette expression parfaitement délicate.. Mais on ne saurait le résumer à ces détails.

 

 

 

Après cette brève entrée en matière, redemandons nous pourquoi notre discours philosophique et notre modèle culturel ne font plus recette. Penchons nous sur ce qui a occupé nos esprits, nos cœurs, nos familles, nos enfants, nos amis, bref tout absolument, ces dernières semaines, depuis grosso modo la mi-décembre jusqu’à aujourd’hui : les fêtes, les cadeaux, la nourriture (et pour les plus privilégiés la haute gastronomie), les boissons alcoolisées, les bons cigares (dont je raffole à Genève, je dois ‘avouer pour être juste), bref, toutes sortes de réjouissances matérielles, pendant tout ce temps nos préoccupations ont été stomacales ou même infra stomacales…

 

 

 

Mais pourquoi dis-je tout cela, alors que j’ai déjà commis ici même une chronique, qui fit quelque bruit, sur Noël est –il encore Noël ? La réponse est la suivante : j’ai vu sur des chaînes de télévision un reportage sur les lendemains de fêtes où des gens qui avaient trop bu et trop mangé vont dans des pharmacies se faire délivrer des décoctions, des élixirs pour guérir de ce qui leur paraissait être un plaisir, celui de la table… Incroyable ! Comment une civilisation, telle que la nôtre, fondée sur des monuments littéraires et religieux quasi insurpassables, aussi vénérables et beaux que la Bible et les Evangiles a pu en arriver là ? Permettre de trop boire et trop manger à l’occasion des fêtes (et quelles fêtes, originellement religieuses puisque le 24 au soir c’est la naissance de Jésus et le 1er janvier, ce fut aussi sa circoncision : mais ce dernier détail, présent dans l’almanach de la Poste de mon enfance, a disparu depuis), oui, comment s’est opérée cette dévaluation de célébrations originellement spirituelles ? Personne n’a jamais songé à re-spiritualiser nos fêles, leur insuffler un peu de l’esprit sacré et religieux (sans fanatisme) qui en est la motivation et leur fondement social ?

 

 

 

Voulez vous savoir ce que cette attitude me rappelle ? La décadence, voire la dégénérescence de l’empire romain, et, partant, celle de notre civilisation qui en est l’héritière. Et cela me fait penser aux critiques de la Rome antique (Tacite, notamment) qui décrivaient les gourmands pour ne pas dire les goinfres qui mangeaient, mangeaient jusqu’à en être malades et provoquaient un vomissement pour reprendre leur petit jeu : manger encore et toujours, puis vomir de nouveau.. Et remettre cela ! Tacite (que je prise modérément en raison de son antisémitisme : pensez, il a écrit que les juifs pratiquaient la circoncision pour mieux se reconnaître dans les thermes romains !!) dans sa Germanie, est bien conscient de la décadence de sa nation et lui présente en guise d’exemple à suivre, les Germains, race noble à ses yeux, qui est restée fidèle à ses idéaux du temps jadis et n’a pas reculé…

 

 

 

Le déclin couronne généralement la décadence. Comment voulez vous que les immigrés qui vivent parmi nous s’assimilent à nos mœurs et à nos pratiques lorsqu’ils voient les effets dévastateurs de nos excès aux lendemains de fêtes ? Cette remarque ne veut rien gâcher du tout, elle tend seulement à remettre en ordre et en état de bonne marche notre conscience.

 

 

 

Un philosophe andalou de religion musulmane, luminaire du Moyen Age de Cordoue, que je cite souvent ici et dont j’ai édité maints manuscrits en traduction hébraïque ; écrivait dans son Régime du solitaire (Tadbir al-Mutawwahed) que la société parfaite ne requiert ni juges ni médecins car car peut déterminer par lui-même ce qui est bon ou nuisible, où vont ses droits et où commencent ses devoirs…

 

 

 

Il n’est pas inutile de s’en souvenir puisque commence la galette des rois. Me revient à l’esprit une phrase de grand homme que fut Saint Augustin : Faites tout mais avec modération…

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

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