La révolution à Kiev, retour de la guerre froide
Nul ne conteste le fait suivant : ce qui se passe à Kiev au moment même où nous écrivons est un prolongement de la confrontation est / ouest, une résurgence de la guerre froide. M. Poutine n’a pas dit son dernier mot et il use de méthodes que les Européens, pusillanimes et timorés, n’ont pas le courage de dénoncer ni de contrer alors que la majorité du peuple d’Ukraine se fait tuer pour les rejoindre, donc s’intégrer à l’Europe.
Pourquoi M Poutine agit il ainsi ? Il n’a pas digéré l’effondrement de l’URSS et rêve de reconstituer, d’une manière ou d’une autre, l’ancien glacis soviétique. Il y a peu d’années, il rêvait d’avaler la Géorgie et il faut reconnaître que l’ancien président pro occidental de Tbilissi lui avait imprudemment facilité la tâche : n’était l’entêtement de N. Sarkozy, le drapeau de Moscou flotterait dans ce pays qui a dû subir une amputation de sa superficie territoriale. Un petit état fantoche s’est installé en Abkhazie, reconnu uniquement par Moscou. C’est dire combien M. Poutine se croit encore au début des années cinquante ou simplement à la fin du XIXe siècle.
Lady Ashton est inexistante, il faudrait la nommer ambassadrice aux Îles Caïman et doter l’Europe d’exécutif digne de ce nom en matière de politique européenne. L‘ UE semble l’avoir enfin compris puisque ce n’est pas la Lady qu’on envoie à Kiev mais trois solides ministres, français, allemand et polonais.
Il faudrait bien un jour ou l’autre régler de la manière la plus radicale ce différend que l’Europe a avec M. Poutine. Et je pense que seule Madame Merkel est en mesure de le faire. L’actuel maître du Kremlin ne comprend que les rapports de force. Et rien d’autre. Tant qu’il n’aura pas face à lui des hommes ou des femmes déterminés à s’opposer autrement qu’en paroles, il continuera. Comme il l’a fait pour la Syrie où les Occidentaux ont capitulé en rase campagne.
On devrait établir un contrat d’assistance avec l’Ukraine, sans l’admettre d’un coup au sein de l’UE, à part entière. Mais le problème avec la Russie de M. Poutine demeure. Il faudra bien aussi délimiter la zone d’influence de Moscou dans la région. Il est vrai que ce pays se sent encerclé et menacé à ses frontières. Mais ce n’est que justice, la Russie a longtemps fait pression sur ses voisins, les annexant ou les privant de liberté. Il faudra qu’elle se fasse au monde nouveau qui l’entoure. Elle n’est plus une grande puissance. Seuls les USA et l’UE le sont.
Qu’elle en tire les leçons.