Le premier ministre turc M. Erdogan et les soupçons de corruption
La fin est elle proche pour l’actuel premier ministre, si réputé pour son emportement rapide, ses algarades et sa manière de brocarder l’opposition ? Depuis quelques heures à tous ces défauts se serait peut-être ajoutée (soyons prudents car l’affaire ne fait que commencer) l’accusation de népotisme et de corruption. Que s’est-il passé ?
Depuis quelques jours, circule sur internet l’enregistrement d’une conversation entre l’actuel Premier Ministre turc et son propre fils, au cours de laquelle le père demande à son fils de faire disparaître la trace de plusieurs dizaines de millions d’Euros, afin d’éviter de tomber sous la coupe des enquêteurs de la police judiciaire. En effet, depuis quelques mois maintenant, l’appareil judiciaire turc a été mis à mal par le pouvoir en raison d’une vaste enquête de corruption visant des proches du pouvoir, voire même du propre fils de M. Erdogan.
Fidèle à ses habitudes, M. Erdogan a réagi en criant au complot international (les USA, la CIA et Israël) et en décapitant l’appareil judiciaire qui cherche à faire éclater la vérité. Mais cette fois ci, en raison de l’approche des élections locales, l’opposition parlementaire exige la démission immédiate du Premier Ministre, ce qui est du jamais vu.
Où est la vérité ? Seul l’avenir nous le dira. Mais d’ores et déjà, on peut noter la vérité de l’adage du grand homme : le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu…… M. Erdogan est aux commandes depuis plus de dix ans. Ses adversaires politiques dénoncent son autoritarisme tous les jours que D- fait et l’appellent par dérision : le sultan !
Sa politique étrangère et ses débordements, ses voltefaces, notamment les alliés d’hier devenus ses adversaires d’aujourd’hui (Bachar, Israël, l’Iran, etc) l’ont brouillé avec la moitié de la terre. Ses rêves de domination du monde arabe l’ont mené sur des chemins sans issue, vers des impasses. Il a beau invectiver l’Europe, il n’en continue pas moins de frapper désespérément à l’huis de ce continent qui ne l’accueillera jamais en son sein comme un des états qui la constituent de plein droit. Et comment réagit notre homme ? Il ose faire la leàon à l’Europe et lui donne des cours de démocratie !!
Tout ceci est un véritable gâchis : le peuple turc mérite mieux. La Turquie d’Atatürk est une grande nation , musulmane mais laïque, engagée sur la voie du progrès et de la prospérité. Et voici que ce premier ministre islamiste la fait régresser en voulant réglementer la vente de boissons alcoolisées ! On croit rêver… Le pays n’a t il pas d’autres soucis, notamment la préservation de la valeur de sa monnaie ?
Attendons de voir le développement de cette affaire de corruption. Mais l’homme devrait se méfier de ce qu’on appelle désormais le syndrome égyptien : même épurée et étroitement contrôlée, l’armée est là.
Et il faut compter avec elle.