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Barack Obama et Israël face à la duplicité iranienne

Barack Obama et Israël face à la duplicité des autorités iraniennes

Hier encore, toute la presse israélienne se faisait l’écho de l’arraisonnement en mer rouge d’un navire battant pavillon de complaisance et chargé d’armes et de munitions à destination de Gaza. Le navire a été pris par les unités navale d’élite d’Israël. La nouvelle n’a pas vraiment créé la stupeur puisque la guerre de l’ombre menée par l’Etat juif depuis plus de dix ans bat toujours son plein. Ce qui frappe dans ce cas d’espèce, c’est le rôle joué l’Iran (on ne sait pas si M. Rouhani était au courant ou si c’est un coup des Gardiens de la révolution qui restent fidèles à leur méthode d’antan et à leurs alliances avec le Hamas). On n’est même pas sûr que les armes étaient destinées  au Hamas en tant que tel ou au Djihad islamique.. Un fait demeure, c’est que les sourires et les offres de paix et de coopération ne consonnent pas vraiment avec une telle attitude et jette une lumière crue sur les différents centres de pouvoir à Téhéran, les Gardiens de la révolution continuant de se comporter comme un Etat dans l’Etat (Status im statu).

Si le rôle de l’Iran des Ayatollahs en tant que trafiquant d’armes était connu depuis longtemps, on remarque que le Soudan continue de servir de plaque tournante à ce détestable trafic et que, fait plus surprenant, l’Irak, chiite et allié de l’Iran, a fermé les yeux lors du transit de cette cargaison d’armes dans son territoire. Sans oublier la Syrie, laquelle avance étendard pro iranien déployé devant elle, n’ayant plus rien à perdre. Selon les dépêches d’agence, le périple de cette cargaison d’armes dangereuses, dont des missiles chinois ou de fabrication iranienne avec une portée de près de 200 km, fut bien compliqué afin de déjouer les activités de surveillance satellitaire ? Or, la CIA et le Mossad ont fonctionné main dans la main, même si c’est l’état-major de Tsahal qui a gardé la haute main sur toute cette affaire.

Quelles leçons tirer de cet incident qui est très grave ? D’abord, concernant l’Iran, centre nerveux du terrorisme, le pouvoir du nouveau président n’est pas incontesté puisque des cercles puissants dans le pays déploient une activité diplomatique et militaire parallèle… A moins, ce qu’il ne faut pas exclure, que les amis de M. Rouhani eux-mêmes jouent double jeu, une sorte de politique à la Janus : une face souriante en public et plus grimaçante en privé, dans les coulisses. Dans ce cas, il ne faudrait faire aucune confiance aux pourparlers de Genève, ne jamais lever les sanctions contre l’Iran, pas même d’un millimètre, puisque ces gens ne sont définitivement pas fiables…

Le cas de l’Irak, pourtant aidé et soutenu par les USA, est plus surprenant et plus inquiétant. Quand on pense que certains scénarii d’intervention israélienne contre le nucléaire iranien incluaient une violation de l’espace aérien irakien avec la complaisance des autorités, on réalise qu’on est vraiment loin du compte : l’Irak serait donc devenu une sorte de satellite de l’Iran, donnant consistance à cet arc chiite que même le roi de Jordanie redoutant… La CIA, bien implantée en Irak, ne peut pas ne pas avoir pris bonne note de cette affaire.

Mais le Soudan est impliqué lui aussi ; et ce n’est pas la première fois puisque l’aviation israélienne avait déjà pulvérisé des convois d’armes en territoire soudanais. En fin, la mer rouge sert de point de ralliement puisque le navire a été arraisonné dans ses eaux.

La dernière leçon qui s’impose porte sur les relations entre l’Etat juif et l’Amérique de M. Obama qui ne pratique plus une politique de franche amitié et de soutien à l’égard d’Israël. Certes, son mandat touchera bientôt à sa fin et les efforts qu’il déploie pour renouer avec l’Iran et faciliter la paix avec les Palestiniens n’iront pas bien loin. Les USA se désengagent du reste du monde, ce qui les intéresse aujourd’hui, c’est l’Asie où ils surveillent la Chine comme son surveille le lait sur le feu. Ils n’ont presque plus besoin de pétrole,  ils ont chez eux de quoi faire. Le Proche Orient n’a plus qu’un problème à régler : le conflit israélo-arabe… Etc…

Mais cette vision est à court terme car la crise ukrainienne vient nous le rappeler opportunément. M. Poutine réécrit et redéfinit les frontières en Europe. Du jamais vu. On voit bien que les analyses de M. Obama sont hâtives et qu’il est temps pour les USA de revenir sur les devants de la scène.

La crise ukrainienne est inquiétante et n’a aspect positif : John Kerry va devoir, de longs mois durant, relâcher la pression sur Israël et exercer son ingéniosité diplomatique qui est si grande, ailleurs qu’au Proche Orient.. C’est déjà de gagné.

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