Ce très récent sondage qui place Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle
La nouvelle fait l’effet d’une bombe et même le gouvernement semble frappé de langueur en l’apprenant. Marine Le Pen est en tête du premier tour de l’élection présidentielle, si celle-ci devait avoir lieu ce dimanche. Certes, comme le soulignent les spécialistes, il y a encore trois ans ou presque, et d’ici là, les choses peuvent changer. Mais il faut bien reconnaître que Marine surclasse même Nicolas Sarkozy qui la talonne (moins d’un point) alors que le président de la république et le premier ministre sont loin derrière, à égalité, avec 17%… Quelles leçons devons nous en tirer ?
D’abord, que personne ne sait vraiment de quoi demain sera fait. Nul ne sait vraiment si ce peuple français, si prompt à s’embraser, va admettre que l’on gouverne ainsi encore trois ans, au cours desquels nulle embellie n’est en vue…… Il ne faut jamais oublier l’explosion sociale de mai 68 que personne n’avait vu venir. Or, aujourd’hui, même le chef de l’Etat et ses ministres ne dissimulent plus leur pessimisme, voire leur impuissance. Certes, un autre gouvernement n’aurait peut-être pas fait mieux. Mais dans les deux camps, à droite comme à gauche, des voix s’élèvent pour dire, pour des raisons absolument différentes, que l’on a perdu deux ans, parce qu’on a sous-estimé la crise, proposé des solutions qui n’étaient pas les bonnes et laissé filer à la fois le chômage et les déficits.
Il est vrai que le chef de l’Etat, errare humanum est, a commis l’imprudence de parler avec insistance d’inversion de la courbe du chômage ; aujourd’hui, deux ans après, il reconnaît s’être trompé. Et tous prévoient une rentrée non seulement difficile, mais agitée. Que va t il se passer ? Je l’ignore mais je souhaite que le pouvoir ne songe pas à remettre sur le tapis une réforme sociétale (du style, le vote des étrangers aux élections locales…), ce qui nous plongerait dans un nouveau malstrom dont le pays n’a vraiment pas besoin.
Mais pour l’avenir, que faire ? Je l’ignore aussi. Si les choses empirent, il faudra bien admettre que l’actuelle majorité parlementaire est en décalage par rapport à la majorité sociologique. Ce que les institutions de la Ve République, datant de 1958, voulaient préserver, est il encore valable aujourd’hui ? Cette protection de la fonction suprême, envers et contre tout, fait problème aujourd’hui.
Le seul scenario réaliste, si tant est qu’il le soit aux yeux du principal intéressé, serait une dissolution-surprise qui conduirait une écrasante majorité de droite au parlement. Déjà le Sénat va repasser à droite en septembre, en raison de l’éclatante défaite de la gauche aux élections municipales.. Si le président dissout, il se condamne à une cohabitation de choc pendant près de trois ans. Un doute subsiste : la droit, appelée à Matignon, voudra t elle cohabiter avec M. Hollande ? Certains disent que non. Alors faire ?
Pourtant, si l’on conduit le raisonnement de manière cynique, c’est ce changement de majorité qui offrirait à l’actuel président l’éventualité d’une réélection en 2017 : dans le cas où il dissoudrait et dans le cas où la droite nouvellement majoritaire accepterait de dépêcher l’un des siens à Matignon, la situation socio-économique du pays sera t elle meilleure ? C’est là toute la question… Mais alors le président pourrait en appeler à l’opinion et dire qu’il a tout essayé, mais en vain. En une phrase : qu’il n’est pas le responsable.
Mais si la situation devenait perdurer, en l’état, le président peut se faire du souci pour 2017.
Mais ne dit-on pas qu’avec des si, on pourrait mettre Paris en bouteille.