Vladimir Poutine et l’effondrement de l’économie russe
C’est bien la une du journal Le Monde que je n’ai pas encore eu le temps de lire, mais il est évident que ce n’est une hyperbole : Poutine a largement surestimé ses forces et gravement sous-estimé la portée des sanctions occidentales. Et la baisse du prix du pétrole n’a rien arrangé : cela aussi, le nouveau tsar du Kremlin ne l’avait pas imaginé. Certes, les finances russes se portent plutôt et les réserves en devises étrangères sont énormes. Mais nulle économie ne peut survivre à une hémorragie durable. C’est ce que doit ruminer le maître du Kremlin qui voit ses concitoyens se précipiter dans les bureaux de change pour se débarrasser de leurs roubles. Les prix augmentent et ceux des citoyens russes qui doivent rembourser des crédits voient leurs obligations s’envoler et ne pourront plus faire face. Même la banque centrale a beau relever ses taux d’intérêt, elle ne pourra pas tenir à la longue. On peut dire que pour une fois B. Obama n’a pas faibli et les sanctions font mal quand on les applique. Les Iraniens, fortement atteints par les sanctions, méditent la leçon depuis longtemps, déjà. Lorsque l’Europe et les USA s’allient, les résultats ne se font pas attendre. Et dans le cas de Vladimir Poutine, il lui faudra bien un jour rendre la Crimée et cesser de soutenir les séparatistes de l’est de l’Ukraine. On n’ignore pas que c’est Kroutchow qui avait attribué la Crimée à l’Ukraine, il demeure que Poutine a modifié par la force les frontières héritées de la seconde guerre mondiale. En Europe, le leader russe n’a été précédé dans cet acte que par un seul homme, Adolf Hitler. La comparaison, le rapprochement ne sont pas très flatteurs. V. Poutine a lui-même contribué à son propre affaiblissement : il est évident que de puissants oligarques ne lui auront pas pardonné son aventurisme guerrier qui a attiré sur eux la foudre de l’Occident. On peut dire que ses jours à la tête du Kremlin sont compté. Les grandes fortunes russes se chercheront un meilleur protecteur de leurs intérêts.