Que faire de la Russie de Vladimir Poutine?
Plus que la défaite militaire, plus que la débandade des troupes ukrainiennes face aux soi disant séparatistes, c’est le désarroi moral qui s’est emparé de Kiev et du camp occidental. Alors que Poutine avec un cynisme consommé intervient ouvertement dans le pays voisin qu’il s’est juré de dépecer, les Occidentaux réclament, malgré les viols récurrents du cessez le feu, le maintien de celui-ci contre vents et marées. Et toute honte bue.
Le président ukrainien est décevant et son armée l’est encore plus. Certes, ils se battent contre l’armée russe qui ne dit pas son nom mais tout de même, il fallait tenter une sortie, tout faire pour briser l’encerclement : quand on a des convictions, on se mobilise pour les défendre. Bref, c’est une honte : face à un Poutine déterminé, l’OTAN est absente et les franco-allemands sont totalement démunis. Or, c’était vraiment le moment de porter à Poutine un coup sérieux de nature à stopper son expansionnisme. C’est le contraire qui s’est produit. L’Amérique de Barack Obama est aux abonnés absents, elle avance des sanctions homéopathiques au lieu de frapper un grand coup. Le pays de Poutine est très fragile et tire ses ressources de deux marchés, celui des ventes d’armes et celui du pétrole. Or, le rouble a chuté, le prix du brut aussi, restent les armes. Devant un el cynisme, démembrer un pays voisin au motif qu’il s’arrime à l’Europe au lieu de pactiser avec la Russie, c’est une violation de la loi internationale.
Je crains fort que l’on en revienne à la guerre froide : l’annexion de la Crimée, le dépeçage de l’est de l’Ukraine, les pressions économiques, l’intimidation permanente : mais qui peut vivre dans de telles conditions ?
On se croirait transporté dans un scénario de la fin des années trente. Mais aujourd’hui, on pourrait neutraliser Poutine en moins de six mois sur deux plans : économique et financier. Et on peut compter sur les oligarques pour réaliser une révolution de palais qui remettrait la balle au centre.
Le monde libre ne fait rien. Et un de ces jours, Poutine s’en prendra à l’un des petits Etats baltes. Et pourquoi s’en priverait il ? Il y a personne en face de lui.