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La situation judiciaire de Nicolas Sarkozy

La situation judiciaire de Nicolas Sarkozy

On est en droit (c’est le cas de le dire) de se poser la question. Que va t il se passer depuis que la cour d’appel de Paris a validé une partie des enregistrements entre NS et son avocat Thierry Herzog. J’avoue que même le non-juriste que je suis a été étonné par cette décision de justice. Mais c’en est une et il est déconseillé de la contester, toutefois il est permis de s’interroger sur ses conséquences.

La première remarque vise l’étonnante modération, tout à fait inhabituelle, du principal intéressé même si son co-accusé a aussitôt fait donner ses confrères de l’ordre des avocats qui relèvent avec justesse que les communications entre un conseil et son client sont sacrés : on ne doit pas les espionner. Au sujet de la retenue de NS, il faut se dire qu’il a l’habitude de voir des décisions de justice tourner en sa faveur au bout de quelque temps. Enfin, en tant qu’ancien président de la République, il est tenu à une certaine modération. Faute de quoi, il donnerait le mauvais exemple.

Mais ce n’est pas le sujet, la vraie question tourne autour de 2017 car ce pays, hélas, a l’habitude de vivre dans une cascade d’élections, l’une chassant l’autre, l’une entraînant l’autre. Or, on n’a plus vraiment besoin d’élections dans ce pays, elles existent déjà en nombre suffisant, ce dont on a besoin et grand besoin, tient en un mot au pluriel : réformes. Et dans ce registre, il faut bien reconnaître que le pouvoir actuel fait de son mieux, mais qu’il se heurte à des conservatismes fortement enracinés. Jusques et y compris dans sa propre majorité, ce qui est un comble. Le meilleur exemple de cette cécité politique ne doit pas être recherché très loin : on le tient avec la loi dite Macron qui  libère tant d’énergie, débloque tant de situations et redistribue du pouvoir d’achat. Et malgré tout cela, il se trouve des gens pour demander son retrait pur et simple…

Faut-il se résigner à la loi d’airain qui régit notre vie politique à l’approche d’une élection cruciale, en l’occurrence l’élection présidentielle, au motif que cette fonction est la clé de voûte des institutions de la Ve république ? Franchement, je me pose la question. Je n’ai jamais été d’accord avec Arnaud Montebourg  mais je relève chez lui une seule piste intéressante : la réforme des institutions de cette même Ve république.

Si l’on en croit la doxa courante, l’agenda politique se présente de la manière suivante : espérer que la reprise se fera durablement sentir au cours de cette année 2015, l’année suivante, 2016, on ne fait pas grand chose car on redistribue quelques bons points et en 2017, on ne fait rien de très important, on attend dans l’espoir de ne mécontenter personne. Je précise que cette attitude n’est pas l’apanage exclusif d’un seul parti : la droite et la gauche agissent de la même manière… Et c’est regrettable car personnellement, je m’attends toujours à plus de vertu de la part de la gauche.

Quand on parle de 2017, comme je viens de le faire, on ne peut pas éluder la question suivante : face à qui M. François Hollande se retrouvera t il ? Il est évident que le président va se représenter, s’il ne faisait pas, certains en viendraient à demander son départ anticipé. Mais fera t il face à Nicolas Sarkozy ou à Alain Juppé ? Sans vouloir jouer au prophète, je pense que c’est NS qui émergera des primaires et se posera alors la question fondamentale suivante : son statut judiciaire lui permettra-t-il de se présenter en 2017 ?

Ceci nous conduit à nous interroger sur l’essence même de la justice. Les juges rendent la justice, mais ils sont comme nous des hommes, et hormis la religion catholique qui opte pour le dogme de l’infaillibilité pontificale  (laquelle ne me déplaît guère car elle s’appuie sur la notion juive de l’esprit saint lequel peut se prévaloir d’une inerrance  absolue), cette situation ne se retrouve nulle part ailleurs. Au fond, seule la justice divine ne se trompe jamais, car elle sonde les reins et les cœurs.

Depuis l’Antiquité, on s’est posé la question des rapports entre la justice et la vérité. Cette problématique me passionne et je me souviens même l’avoir évoquée lors d’un intéressant entretien dans le bureau d’une très haute personnalité, située au centre névralgique du pouvoir… Au moment de se quitter, c’est le seul point que cette haute personnalité a évoqué, la relation entre la justice et la vérité.

  Le droit romain, le père de tous les droits car il s’est inspiré de toutes les législations qui lui préexistaient, stipule : Que la justice soit, le monde dut-il en périr (fiat justicia, pereat mundus).

Plus tard, dans sa Philosophie du droit, Hegel souligne que la justice rétablit le droit mais, par dessus tout elle sert le bonheur des hommes. Elle n’est pas là pour détruire le monde ni l’existence des hommes.

Il faut s’inspirer d’un si haut exemple, car ce qui arrive aux uns pourrait bien arriver aux autres demain ou après-demain.

La France est un état de droit. Et lorsqu’une décision ne nous convient pas, il existe toujours des recours. Le Psalmiste dit quelque part que le ciel embrasse la terre, ce qui signifie métaphoriquement que l’équité et le droit se confondent.

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