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La Turquie et le terrorisme: l'engrenage

 

 

 

La Turquie et le terrorisme : l’engrenage

 

 

 

Le pays du kemalisme est longtemps resté dans l’expectative, il a joué un jeu trouble durant de longs mois, laissant dégarnie une frontière longue de plus de 900 km avec la Syrie, fermant les yeux , de manière très coupable, sur les passages de combattants, de munitions et de pétrole de contrebande ; et aujourd’hui, hélas frappée par le terrorisme de ceux là même qu’elle tolérait, elle se jette corps et âme dans le combat, lançant de multiples offensives aériennes et planifiant sûrement une vaste offensive terrestre…

 

 

 

Mais la Turquie commet une lourde erreur en ouvrant un second front, à savoir les partisans du PKK, considérés comme un groupe terroriste par les USA qui condamnent, pour la plus grande joie d’Ankara, les agissements de ce groupe kurde armé.

 

 

 

Pourquoi donc la Turquie met elle sur un même pied d’égalité les Kurdes et les islamistes de l’E.I. ? Pourquoi lance t elle des offensives conjointes contre les deux ? Ne valait il pas mieux se concentrer sur les islamistes au lieu d’ouvrir un nouveau front avec le PKK qui rêve d’en découdre avec l’ennemi héréditaire turc ?

 

 

 

Il existe une asymétrie évidente entre ces deux problèmes ; il fallait donc leur réserver un traitement asymétrique. Ankara et le bouillonnant M. Erdogan  ont choisi de ne pas faire le tri et tirent dans le tas. C’est une erreur grave et l’on s’étonne que l’armée turque ait suivi son président sur ce terrain dangereux.

 

 

 

Les Kurdes ne devraient pas recourir à la violence et devraient rechercher un accord avec Ankara. Ces Kurdes sont une facette de la Turquie moderne. Beaucoup de Turcs d’origine kurde ont réussi dans leur pays et partagent avec leurs compatriotes le même amour de leur pays. Tout simplement, cette minorité ethnique veut qu’on lui octroie une certaine autonomie culturelle et économique dans les portions de territoire où elle est majoritaire. Les autorités turques ont toujours été très réticentes à le faire, craignant que les Kurdes des pays voisins s’unissent et constituent leur propre Etat.

 

 

 

Ces pays sont la Turquie, l’Iran, la Syrie et l’Irak : les populations kurdes sont éparpillées entre ces différentes régions. On peut comprendre que les Turcs veillent à préserver l’intégrité territoriale de leur pays. Ils ne sauraient tolérer des visées séparatistes. Eh bin, la meilleure manière de s’en préserver est de donner une autonomie aux Kurdes et de les aider. Ainsi, ils s’intégreront dans la société ambiante et limiteront d’eux-mêmes, leurs revendications.

 

 

 

Malheureusement, l’actuel président turc est trop emporté et peu enclin au jeu diplomatique. Pourtant, le premier ministre qu’il s’est choisi est un ancien ministre des affaires étrangères. IL pourrait s’en souvenir. Mais il y a un autre problème : on se demande ce que M. Erdogan attend pour former un nouveau gouvernement, qui sera de coalition. D’aucuns lui prêtent de noires arrière-pensées qu’il n’a peut être pas : faire la guerre pour susciter un mouvement d’union locale, convoquer de nouvelles élections et rafler la mise dans la foulée.

 

 

 

Mais pour le moment, M. Erdoga, fait face à de graves problèmes. D’aucune ajoutent que cela lui fait passer l’envie de se manifester sur la scène du Proche Orient et de se livrer à des rodomontades sur Gaza.

 

 

 

Il faut se calmer et appréhender les questions les unes après les autres.

 

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