Jean-Marie Le Pen, le chant du cygne ?
Finalement, il n’aura pas d’entrée fracassante à l’université d’été du parti qu’il avait jadis cofondé ; il n’aura pas perturbé le discours d’ouverture de sa fille Marine à Marseille. Certes, il a livré un petit baroud d’honneur, mais il semble bien que ce soit le dernier. A t il enfin compris, ou est ce tout simplement un repli tactique ? Ceux qui le connaissent bien optent pour la seconde solution.
Pourtant, la sagesse eût recommandé de raccrocher les crampons à plus de 85 ans. Il pourrait écrire ses mémoires puisqu’il a tant à dire, notamment tirer au clair la rumeur autour d’une hypothétique rencontre avec Jacques Chirac, qui aurait été organisée par le défunt Charles Pasqua.
Il y a, certes, la rage d’avoir été supplanté dans le cœur de sa fille parmi de jeunes venus récemment au FN, tels Florian Philippot. Jean-Marie Le Pen hait cet homme qui est le véritable numéro deux du FN. Mais il y a aussi autre chose, une véritable différence sur le fond : Marine et son cercle le plus intime veulent le pouvoir, ils veulent normaliser le FN, ils en ont assez de ces petites phrases assassines qui font rebasculer leur parti dans une sorte de petite formation, de groupuscule protestataire, centre de rassemblement de tous les mécontents. Ils ont une autre stratégie au sein de laquelle Le Pen fait figure de dernier des Mohicans.
A part quelques nostalgiques du passé qui tentent de théoriser leur attachement au vieux chef, lequel se déplace difficilement, peu de gens au FN attachent encore de l’imprtance à Jean-Marie Le Pen.
Les sondages donnent Marine Le Pen en bonne place aux élections régionales lesquelles s’annoncent dévastatrices pour le pouvoir actuel. La dernière interrogation de l’opinion donne François Hollande absent du second tour, dans tous les cas de figure.
Mais il reste encore près de vingt mois et tant de choses peuvent se produire. On sent bien que le président est déjà en campagne. Mais sera ce suffisant ?