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La destruction de l'avion russe au dessus du Sinaï

La destruction de l’avion russe au-dessus du Sinaï

Si la thèse de l’attentat devait s’avérer, cela révolutionnerait l’approche que nous avons de l’Etat islamique. Et cela prouverait aussi que le régime égyptien n’est pas capable d’assurer la sécurité sur son territoire et dans ses aéroports. Que l’on ne se dissimule pas la gravite de la situation et des conséquences à venir : le tourisme est le véritable poumon économique de l’Egypte. Si les touristes ne peuvent plus atterrir ni décoller en toute sécurité, c’en est fait de ce secteur économique dont le pays a tant besoin. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le président égyptien est justement en Angleterre pour trois jours, alors que la veille le gouvernement, en réunion de crise, a décidé de suspendre les vols en direction de la station balnéaire de Sharm el Cheikh…

Cela fait bien longtemps que la province du Sinaï est un territoire livré à lui-même, une zone de non droit. Les Bédouins qui y habitent défient de plus en plus ouvertement le pouvoir central. On se souvient que même durant le règne éphémère du président islamiste Mohammed Morsi les rebelles avaient lancé une violente attaque contre une caserne, au moment où les soldats brisaient le jeûne du mois de ramadan. Le président déchu avait alors promis une vigoureuse réplique ; cela n’a pas suffi.

Aujourd’hui, l’Etat islamique s’est vengé des Russes (si c’est vraiment lui qui a posé la bombe à l’intérieur de l’avion), en raison de leur action en Syrie. Et il est vrai que l’armée de M. Poutine agit sur place d’une main plutôt lourde.

Que va t il se passer désormais ? Si V. Poutine suit sa nature, celle qu’on lui connaît, il va intensifier les frappes, enverra peut-être même des troupes au sol pour montrer que son pays est toujours une grande puissance et qu’il est en mesure d’en finir avec l’E.I. Une absence de réaction est absolument inenvisageable.

Enfin, l’Egypte aura elle aussi à montrer ses muscles et devra revoir sa politique sécuritaire dans le Sinaï. Comme il existe un traité de paix avec Israël, l’armée égyptienne peut dégarnir sa frontière avec l’Etat juif et masser des troupes dans la péninsule. Mais il faut revoir les systèmes de sécurité dans les aéroports.

Le même souhait s’applique hélas à nous tous : on n’a pas la sécurité, on a l’apparence de la sécurité. Ce n’est pas la même chose.

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