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Incertitudes et fragilités égyptiennes…
Est ce qu’un jour, que nous souhaitons proche, les pays du Maghreb et du Moyen Orient se rapprocheront de la mentalité européenne, qui se veut scientifique, rigoureuse et fiable ? On peut hélas en douter encore un peu, surtout en considérant l’attitude égyptienne faite d’atermoiements et de contre vérités des autorités suite à la destruction par une bombe de l’avion russe décollant de la station balnéaire du SinaÏ .
Certes, le pays du Nil joue gros, il y va de sa survie économique et politique. Sans oublier la crédibilité de son chef qui clamait haut et fort, il n y a pas si longtemps, qu’il avait réussi à juguler le terrorisme à la fois dans les grandes villes, dont Le Caire, et le Sinaï… Et voilà que les services de renseignements des grands pays comme les USA et le royaume uni évoquent une bombe et conseillent de rapatrier en toute hâte leurs ressortissants, rejoints par les Russes, durement éprouvés : 224 morts ! Vladimir Poutine a interdit tout vol en direction de l’Egypte et a envoyé 44 avions vides pour ramener ses compatriotes au pays.
Ce scénario est justement celui du sauve-qui-peut que les Egyptiens voulaient éviter : alors que le pays est au bord de la faillite depuis la révolution, et en proie à des troubles depuis l’éviction de l’islamiste Mohammed Morsi, le tourisme reprenait timidement, lui qui représente près de 10% des rentrées de devises.
Les terroristes, responsables de ce qui est bien un attentat, ont voulu atteindre l’Egypte dans son point faible : la reprise économique.
On comprend mieux à présent les atermoiements du pouvoir égyption qui se refuse à reconnaître une évidence, prétend qu’on n’a pas de preuves et qu’il faut attendre. Ce même pouvoir dont nous souhaitons vraiment qu’il réussisse à rétablir l’ordre, la sécurité et la confiance, sait qu’il doit manœuvrer finement s’il ne veut pas scier brutalement la branche sur laquelle il est assis. Si l’on reconnaît l’évidence, c’est la fin. Tout le monde cessera de faire confiance à la sécurité égyptienne.
Mais bien au-delà des aspects techniques qui prouvent à l’évidence que les mesures de sécurité dans le aéroports sont notoirement insuffisants, il y a les failles dans les services de renseignements : c’est certainement un complice dans l’aéroport qui a introduit la bombe, sous une forme ou sous une autre, dans l’avion russe.
Il faut donc espérer que le pouvoir égyptien renforcera la sécurité et alors les affaires pourrons reprendre. L’Egypte est un grand pays et de sa stabilité intérieure dépend la stabilité de la région.
Mais la question qui se pose aujourd’hui est autrement plus préoccupante : que va faire Vladimir Poutine après cette gigantesque provocation et cette humiliation ? Ceux qui le connaissent prévoient un apocalypse qui va s’abattre sur l’Etat Islamique qui a eu l’imprudence de revendiquer bruyamment ce sinistre exploit.
Certains affirment que la ville de Rakka, capitale de l’EI, va subir un sort peu enviable, que le maître du Kremlin va traquer les commanditaires et les artisans de cet attentat… On se souvient de la gestion par Poutine d’une prise d’otages en plein Moscou par des Tchétchénes : pas loin de 180 morts lors de l’assaut donné par les Spetnats…
Mais l’Egypte doit être préservée, à condition qu’elle s’aligne sur les critères et les valeurs en cours en Occident.