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Les attentats de Bruxelles : l’Evangile de la terreur

Les attentats de Bruxelles : l’Evangile de la terreur

En quelques heures, que dis je, en quelques minutes, une bande de terroristes a pu faire voler en éclats toutes nos convictions, toutes nos croyances en un monde civilisé où la question du respect de valeurs aussi intangibles que la vie, la liberté et la démocratie, ne se posait pas, tant cela nous semblait aller de soi. En ces quelques minutes fatidiques, la vie de milliers de gens, de citoyens paisibles et vertueux, a soit été sacrifiée soit marquée à tout jamais par des bêtes sauvages dont on avait accueilli les parents sur le sol européen. Certes, l’accueil ne fut pas toujours parfait, mais ce pays qui les a accueillis à bras ouverts, la Belgique, a été si mal récompensé.

Interrogeons nous un instant sur les motivations profondes de ces terroristes qui se retournent les armes à la main contre leurs compatriotes qui n’ont pas la même religion qu’eux ni la même culture, si tant est qu’ils en aient jamais eu une.

On a l’impression qu’ils se sont dotés d’une sorte d’Evangile de la terreur leur commandant de tuer et de détruire tout ce qui n’est pas comme eux, et de mener ce combat dément jusqu’à la mort. Je suis sidéré de voir que ces fous fonctionnent par fratrie : lequel d’entre nous laisserait aller en enfer son propre frère ou l’imiterait à son tour, au lieu de chercher à l’en dissuader : un frère qui se fait exploser dans une rame de métro, l’autre qui actionne sa ceinture d’explosifs dans un aéroport… Et rien pour les arrêter, pour les contraindre à réfléchir sur la portée de leurs actes.

Il faut bien s’incliner devant les techniques de l’Etat Islamique qui a réussi à leur faire des lavages de cerveaux (Khousoul a-demach), puisque rares sont ceux qui se dégonflent à la dernière minute. Mais dans leur écrasante majorité, ils sont allés jusqu’au bout.

Abdelslam semble constituer une exception, mais lui aussi a été consciencieusement radicalisé et embrigadé puisqu’il n’a pas dit aux enquêteurs que quelque chose de grave se tramait, qu’il savait les adresses où étaient entreposées armes et poudres pour la fabrication de bombes, ni seulement le nom des kamikazes, alors qu’il est incarcéré dans une prison belge et que les autorités de ce pays cherchent désespérément à identifier certains terroristes ou à les retrouver s’ils sont encore dans la nature.

Comment faire pour lutter contre cet anneau d’airain de haine, recuite et inexpiable, tout en restant enraciné dans notre culture et notre praxis démocratiques ? Cela me paraît relever de la quadrature du cercle. L’Europe ne va pas tarder à comprendre qu’il faudra bien mettre temporairement de côté des valeurs qui lui font honneur, si elle veut mettre un terme à e massacre qui peut reprendre partout et à tout instant.

Nous avons vécu un aspect relevant d’une sorte de révolution culturelle dont personne n’a parlé sous cet angle : l’apparition de l’islam en tant que religion européenne. En d’autres termes, des millions de musulmans se sont installés sur notre continent sans qu’il y ait eu une période d’adaptation suffisante. Cela avait commencé avec l’arrivée massive de travailleurs, appelés à la rescousse par les industriels de toute l’Europe. Puis vient l’imprudente mesure du regroupement familial à laquelle l’Etat n’a pas su faire face alors qu’il en était l’instigateur. Trois ou quatre générations plus tard, l’intégration, je ne parle pas d’assimilation, n’a toujours pas été parachevée.

Les prétendus printemps arabes, en réalité il ne s’agissait que de révoltes de nature sociale contre des potentats locaux qui n’ont pas compris que le numérique avait révolutionné l’univers, ont, en raison de leur échec, donné naissance à ce terrorisme, stimulé par l’Etat islamique qui a prospéré sur les cendres des faux espoirs des révolutions…

Sans que ce soit comparable, ni au niveau des causes ni surtout au niveau des effets, l’Europe avait connu une question juive (Judenfrage) au XIXe siècle, nous allons connaître, au XXIe siècle une question arabo-musulmane. Quelle sera la place de l’islam dans notre continent ? Comment abriter une communauté de ce genre dans un cadre démocratique et surtout apaisé ?Comment les convertir à la laïcité qui permet à des gens différents de cohabiter harmonieusement ?

Ce ne sera pas chose aisée car de plus en plus de citoyens européens se réfugient dans les bras de partis populistes auxquels ils apportent leurs suffrages au motif que les autres partis seraient impuissants.

Marine a encore de beaux jours devant elle.

 

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