Turquie: le sultan Erdogan se débarrasse sans ménagement de son vizir…
Certains avaient jugé mes précédents éditoriaux un peu secs, voire cassants. Je n’ai nullement exagéré et la suite des événements m’a donné raison : Monsieur Erdogan ne supporte pas la contradiction, il veut régner tout seul et entend finir par présidentialiser son régime, quoiqu’on puisse lui objecter. Par ailleurs, les inquiétudes qu’il suscite sont relayées à un très haut puisque Madame Merkel, qui dirige notamment l’Europe, espère que le départ du Premier Ministre n’entraînera pas l’annulation de l’action de l’UE avec la Turquie concernant les migrants.
Cette déconvenue de Madame Merkel qui a tout misé sur un allié fantasque va montrer encore plus l’inanité de cet accord avec la Turquie. Cela revient à mettre son cou dans un nœud coulant que Erdogan peut serrer ou relâcher à sa guise : c’est une arme thermonucléaire placée entre les mains d’un homme imprévisible. Le monde entier a vu qu’il jouait double jeu avec l’Etat Islamique. Et les journalistes qui l’ont dénoncé ont été condamnés à de le prison. Hier il y a même eu un attentat qui a heureusement été déjoué. La Turquie a mieux à faire qu’à instaurer un régime autoritaire. Elle devrait s’intéresser à son environnement régional naturel et ne pas se bercer d’illusions concernant une hypothétique adhésion à l’UE…
L’UE doit changer de politique à l’égard des migrants, la commission de Bruxelles va faire éclater l’Union en cherchant à imposer l’accueil de migrants. Ce qu’il faut, c’est rétablir la loi et l’ordre en Irak et en Syrie, sauver les migrants de la noyade, les soigner et les nourrir, et les renvoyer enfin d’où ils viennent, lorsque leurs pays d’origine seront stabilisés. On ne peut ouvrir les vannes ainsi. Rien qu’en une semaine, la marine italienne affirme avoir sauvé près de 1800 migrants de la mort. C’est très bien.. Et quand on réalise que depuis de début de ces migrations, près de 5000 personnes, hommes, femmes et enfants, ont disparu en Méditerranée, devenue un véritable cimetière pour des morts sans sépulture, on est envahi par un puissant sentiment de honte. Et pourtant, l’Europe n’est plus en mesure d’accueillir et encore moins d’intégrer toutes ces populations si différentes.
Le pape est dans son rôle quand il dit qu’il faut faire preuve d’altruisme et de générosité mais ce n’est pas lui ni son administration qui doivent séparer le grain de l’ivraie, les vrais réfugiés politiques, d’une part, et les terroristes infiltrés, d’autre part.
Mais il semble que l’Europe s’éloigne de ses racines, de son humus culturel. L’élection d’un maire anglo-pakistanais à Londres, où la population d’origine étrangère dépasse les 40%, montre que l’on prend une tout autre direction que celle d’une fierté, d’un destin national ou d’une histoire commune enfin totalement assumée.
Mais, au fond, ce n’est pas si mal, car quatre années passeront vite et on pourra constater si les promesses faites auront été tenues. Je ne parviens pas à comprendre comment a pu être battu un excellent produit du corps traditionnel britannique.
Londres est elle encore Londres ?