La visite du nouveau ministre isréalien de la défense à Washington: Le test
Alors qu’il ne reste plus que cent cinquante jours environ concernant le séjour de Barack Obama à la Maison blanche, le nouveau ministre israélien Avigdor Liberman est aux USA pour négocier l’aide annuelle (mais sur dix ans) de l’Amérique à Israël. Il s’agit de milliards de dollars et de l’évaluation des dangers pesant sur Israël et sur les autres alliés de Washington dans la région. Deux points préoccupent les responsables des deux pays : le développement du Hezbollah qui a, certes, de gros coups de boutoir en Syrie mais qui s’en trouve plus aguerri et la situation à la frontière syrienne. Un général israélien a usé d’une métaphore qui a fait florès : la Syrie est une omelette, ce n’est plus un œuf dur capable de menacer l’Etat juif, mais la Syrie de demain pourrait être un nouveau sujet d’i inquiétude.
Avigdor Libermann dont la nomination au gouvernement, et surcout à un poste aussi sensible, a suscité quelques commentaires de la part du Département d’Etat, saura se montrer conciliant et fin diplomate. Il doit naviguer entre plusieurs écueils : la réticence d’Obama vis-à-vis d’Israël en général et de son Premier Ministre en particulier, et les enjeux de la campagne électorale en cours. Si on sait dans les grandes lignes ce que sera la politique de Madame Clinton au Proche Orient (elle est très amie de l’Etat juif) on ne sait toujours pas ce que ferait son challenger républicain, Donald Trump dont le discours contient des relents d ‘isolationnisme, de repli.
C’est une affaire de gor sous mais qui dévoile une nouvelle fois l’étroite collaboration militaire et technologique entre l’Etat hébreu et les USA. Cette alliance a été maintes fois mise à mal par l’actuel président US que les israéliens ne regretteront jamais, tant il leur a causé du tort et a maintes fois essayé d’exercer des pressions. Il est vrai aussi que ce président a tenté de régler le conflit opposant Israël aux arabes, avant de s’en détourner et de se concentrer sur l’Asie où l’enjeu majeur pour les USA est de contrer les ambitions et le fort appétit de la Chine.
En règle général, les USA auraient tendance à livrer à lui-même ce Proche Orient où la raison raisonnante ne trouve pas son application. Impossible de régler l’attribution de quelques arpents de terre à des camps opposés qui sacralisent la moindre colline, le moindre monticule, car tout ce conflit n’a que des racines religieuses.
Mais le temps, la logique du développement joue en faveur d’Israël. Il y a quelques années, on pensait que c’était l’inverse, que le temps jouait pour les Arabes. Mais voilà, le fossé technologique, l’avance prise par les start up d’Israël est telle, son armée est si puissante et le niveau d’éducation de sa population si élevé que les Arabes sont dans une piètre situation. Non seulement les deux tiers des Etats arabo-musulmans sont dans un état lamentable (Syrie, Irak, Yémen, Tunisie, Libye, Egypte, Afghanistan, etc) mais plus personne ne se préoccupe plus des Palestiniens. Les urgences sont ailleurs. Si les Arabes avaient un leadership digne de ce nom, ils auraient saisis la balle au bond pour réintroduire de la démocratie, répondre aux besoins légitimes de leurs populations et faire la paix, génératrice de bienfaits et de progrès sociaux.
Mais voilà le Proche Orient n’a lu ni les Analytiques si l’Ethique à Nicomaque d’Aristote.. Et Avigdor Libermann saura t il faire preuve de sagesse diplomatique ? Attendons pour nous prononcer