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Dans les environs de Sdéeot sous les bombardements du Hamas

Près de Sdérot sous le feu du Hamas

Rien ne peut remplacer l’expérience directe, vécue et ressentie sans intermédiaire. Dimanche soir nous revenions du Néguev, ayant passé le chabbat chez ma sœur à Talmé Eliyahou, à environ 9 km à vol d’oiseau de la bande de Gaza.

Dimanche matin, nous décidons de faire une excursion à Béer Shéva pour visiter ce qui se donne comme le Béer Abraham, c’est-à-dire comme le célèbre puits creusé par les serviteurs du vénéré patriarche mais que, suivant le récit de la Genèse, les serviteurs du roi Avimélékh avaient usurpé, à l’insu du monarque. Etant l’auteur d’un livre Abraham, un patriarche dans l’Histoire (Ellipses, 2009) j’étais impatient d’en savoir plus. Un jeune américano-israélien, vêtu d’une belle redingote d’une blancheur immaculée nous fit un intéressant compte-rendu. Mais ce que j’ai vraiment appris, c’est que le défunt président égyptien Anouar el Sadate avait émis le vœu de visiter ce site et son puits lors de sa mémorable visible en terre d’Israël.

Lors du voyage de retour, de Béer Shéva au mochav, j’entend à la radio que le Hamas ou ses acolytes ont tiré un missile contre Israël, sans dire s’il s’agissait de Sdérot ou d’autre part.

Avant de prendre la route, on décide de dîner au Mochav, ce qui explique que nous nous soyons mis en route à la nuit tombée. Après quelques dizaines de km, nous arrivons en vue de la ville de Sderot d’où retentissaient de lourdes détonations. A un moment, la voiture se mit à bouger d’une curieuse façon sur la route Et soudain, l’impression que le véhicule bondissait et que le coffre s’était ouvert… Je sors du véhicule pour m’en assurer et je vois que rien n’est ouvert. Mais les détonations se poursuivaient et je ne comprenais pas ce qui se passait autour de moi. Ma femme se mit à hurler : rentre dans la voiture, ce que je fis immédiatement. C’est seulement après coup qu’un détail retint mon attention : tous les véhicules qui nous entouraient s’étaient arrêtés sur la bande d’arrête d’urgence et avaient allumé leurs feux de détresse. Ma femme, quant à elle, appuyait sur le champignon pour quitter la zone au plus vite.

Pour nous remettre de nos émotions, nous fîmes halte dans une station-service et c’est alors que le bruit assourdissant de deux chasseurs F16 nous rappelait que les mouvements soudains du véhicule étaient dus à une émission de missiles sur cette pauvre cité de Sdérot.

J’occupai le reste du voyage à penser au calvaire des habitants de cette ville frontalière qui vivait si souvent sous le feu du Hamas. Quand on est assis devant sa télévision et qu’on entend ce qui se passe, on ne réalise pas vraiment. Etre ainsi sur une retour, près d’une zone de tir, et espérer que rien ne vous arrive doit être le lot quotidien de tous ces pauvres gens qui n’ont pas d’autre lieu où dormir, si ce n’est chez eux.

En espérant que la mort et la destruction, semées par de sanguinaires voisins ne viendront pas troubler leur sommeil

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