De la situation politique actuelle en France
Le départ d'Emmanuel Macron, avant même le vote du budget ou du moins son adoption par le conseil des ministres laisse une impression d'impréparation et de confusion. Elle montre aussi l'état d'affaiblissement du président de la république. Jamais un président de la Ve république n'a été aussi isolé. Jamais, on n'a vu autant d'anciens ministres se liguer violemment contre celui qui les avait pourtant nommés au gouvernement.
L'homme parait seul, entouré par une poignée de fidèles qui lui doivent tout mais qui ne représentent guère les forces vives de la nation. Les sondages sont toujours en berne et une absence au premier tour est envisagée de manière lancinante. Certains fidèles du président dénoncent des manœuvres visant à l'invalider, à l'empêcher de se présenter. Tout ceci est inédit.
Mais le cas Macron est le plus grave: voici un jeune technicien de la finance, que personne ne connaissait il y a tout juste deux ans et que le président a tiré de l'anonymat qui se dresse contre lui, ne dissimule même pas ses ambitions et entend mettre un terme à la carrière politique de celui qui l'a fait connaître. On se souvent de la phrase pathétique du président lors d'une conférence de presse: Il (Macron) sait ce qu'il me doit…
Par ailleurs, la candidature de Macron aux élections présidentielles n'est plus qu'un secret de polichinelle. Il a réservé des bureaux à la tour Montparnasse qu'il a lui-même visités. Il a pris des contacts pour financer sa campagne mais il suit à la lettre un échéancier précis: démission du gouvernement, marginalisation de l'actuel président et pour finir annonce de sa candidature.
Mais le désordre et la cacophonie ne sont pas encore complets, il reste la réaction de Manuel Valls, mécontent de s'être fait la place par son rival de toujours. Va t il se laisser coiffer sur le poteau? Va t il lui aussi partir et faire acte de candidature?
Les pires incertitudes règnent François Hollande va t il vraiment se représenter, ne serait ce qu'à la primaire? Voyez les candidats de gauche qui tendent lui barrer le chemin: Mélenchon, Montebourg, Hamon, Duflot, Lienemann, sans oublier quelques marginaux qui viendront une situation qui est déjà incompréhensible.
Et il y a désormais Macron qui se veut au-dessus de tous les clivages. On prête au président actuel de redoutables capacités à tirer bénéfice même des situations les plus ambiguës; Je vaux bien, mais là c'est vraiment mission impossible, sauf sir…